« Ça y est, je vais y passer », s’est dit Martine1 alors que son bourreau l’agressait sexuellement dans un boisé de Montréal. Poussée par l’adrénaline, elle a réussi à soulever l’homme couché sur elle pour prendre la fuite. Son agresseur sortait tout juste de prison.

David Catudal, 37 ans, a plaidé coupable à un chef d’accusation d’agression sexuelle causant des blessures, jeudi au palais de justice de Montréal.

Les faits de cette affaire sont d’une grande violence. Dans la nuit du 4 au 5 mai 2022, Martine1 revient d’une fête avec des collègues au centre-ville de Montréal vers 21 h 15. En sortant du métro Papineau, elle croise dans la rue un homme qui commence à marcher à ses côtés.

« Je m’appelle David et je sors de prison », lui lance David Catudal. Ce dernier purgeait en effet une peine de prison la fin de semaine pour une affaire d’agression armée survenue en 2019. Il venait donc de sortir d’un bref séjour à la prison de Bordeaux.

Arrivé rue Notre-Dame, David Catudal devient agressif et agrippe Martine par son sac à dos pour l’attirer vers un boisé, rue Alphonse-D.-Roy. Il fait une prise d’encolure à la victime et la traîne jusqu’à un secteur isolé, près du fleuve, où il y a quelques arbustes.

Poussée d’adrénaline

Pour survivre, la victime décide de « se laisser faire ». David Catudal l’embrasse, la jette au sol, lui déchire le pantalon et l’agresse sexuellement. Il dit à sa victime que « ça fait longtemps qu’il a eu une relation sexuelle », souligne le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, en relatant les faits.

David Catudal fait une autre prise d’encolure à Martine, qui pense alors que son heure est venue. Mais grâce à une poussée d’adrénaline exceptionnelle, elle réussit à se relever, même si son agresseur est sur son dos. Dans la rue, un autobus s’arrête et la laisse monter.

L’agresseur s’est fait pincer grâce à sa salive, prélevée dans la bouche de la victime. Il s’est fait arrêter deux semaines plus tard à Saint-Constant, en Montérégie.

Son avocate, MMarie-Hélène Giroux, a déclaré à la cour que son client était « intoxiqué au moment des évènements ».

Un rapport sur le profil criminel de l’accusé sera produit dans les prochaines semaines afin d’éclairer le juge Pierre E. Labelle sur l’imposition de la peine. Le dossier reviendra en cour en mai prochain.

1 Prénom fictif