(Québec) Deux personnes auraient été arrêtées pour menaces de mort visant Gabriel Nadeau-Dubois depuis la dernière campagne électorale,

C’est ce que le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) a révélé jeudi matin dans la foulée de la controverse qui l’oppose au chroniqueur Gilles Proulx.

Il estime que les déclarations que le commentateur a formulées à Qub radio mettent en danger la sécurité de sa famille.

« Des propos comme ça dans l’espace public, ça peut avoir un effet, ça peut donner des mauvaises idées », a-t-il déclaré en mêlée de presse au parlement.

« Je suis convaincu que ce n’était pas ça, l’intention de M. Proulx, hein ? Mais des propos haineux, violents, ça alimente un climat qui est déjà délétère, qui est déjà rempli de violence et de haine envers les hommes et les femmes politiques. »

C’est alors qu’il a illustré son argument en révélant qu’il a été victime de menaces de mort et que deux personnes avaient été arrêtées.

Selon les précisions obtenues auprès du cabinet du chef parlementaire de la deuxième opposition, il s’agit de menaces de mort qui avaient été proférées dans les médias sociaux durant la campagne électorale.

C’est le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui a confirmé auprès de QS que deux accusations contre deux personnes avaient été déposées, a-t-on ajouté.

Un des deux cas a été médiatisé. Il s’agit de Benoit Kierans, de Franklin, en Montérégie, qui a plaidé non coupable à deux chefs d’accusation de menace à l’automne dernier. Mais dans ce cas, il s’agirait de menaces et non de menaces de mort, alors que M. Nadeau-Dubois a évoqué des menaces de mort.

La Presse Canadienne n’est pas en mesure de confirmer si des accusations avaient été déposées contre la deuxième personne qui aurait été arrêtée.

Le DPCP n’a pas donné suite à notre demande de renseignements.

Toutes les menaces que dit avoir reçues QS ont fait l’objet d’un signalement à la Sûreté du Québec (SQ), a précisé le parti.

« Sous de fausses prémisses »

Gabriel Nadeau-Dubois reproche à Gilles Proulx d’avoir incité à la haine de QS en disant au cours d’une émission à Qub radio au début de mars : « On va croire ça ces bâtards-là. Ce sont des bâtards, c’est tout ce qu’ils sont ! Des cochonneries, un parti de menteurs. »

Il lui reproche aussi d’avoir renchéri dans une autre émission en affirmant : « Bel hypocrite qu’il est, il se présente à une émission de télévision fort écoutée dimanche soir, avec à sa boutonnière une épinglette du drapeau du Québec. Alors, les Anglais ont vraiment raison de dire qu’on devrait les achever une fois pour toutes, ces épais. »

Dans une chronique jeudi, M. Proulx soutient qu’on l’a attaqué « sous de fausses prémisses ».

« Tout le monde a compris quelque chose ou à peu près la même chose, M. Proulx, lui, soutient que ce n’est pas ça qu’il voulait dire », a rétorqué le co-porte-parole de QS.

« Au-delà de l’intention, il y a les effets du propos, puis, d’autre part, qu’en est-il du reste des propos ? Ils ne sont pas plus acceptables. »

M. Nadeau-Dubois a assuré qu’il n’est pas en guerre contre le chroniqueur et contre le média, mais il réitère qu’il exige des excuses.

« On attend toujours des excuses de M. Proulx, de M. (Richard) Martineau, qui a laissé ces propos-là être exprimés à son micro sans corriger son chroniqueur, et de Qub radio. »