Deux employées d’une maison de transition de Montréal ont vécu un vrai cauchemar en juillet 2018. Un homme cagoulé muni d’une arme à feu les a agressées sexuellement l’une après l’autre, puis les a aspergées de gaz poivre avant de prendre la fuite.

Cet homme cagoulé est l’accusé Jean-Pierre Bellemare, a martelé mardi le procureur de la Couronne MPatrick Lafrenière, dans sa déclaration d’ouverture au jury au palais de justice de Montréal. L’homme de 56 ans est accusé d’avoir commis deux agressions sexuelles armées à l’égard de deux femmes dans la vingtaine.

Cette journée banale du 31 juillet 2018 a pris une tournure « tragique » pour Fanny* et Geneviève*, deux employées du Centre Emmanuel-Grégoire, une maison de transition de l’est de Montréal qui accueille des détenus qui sortent de prison. Jean-Pierre Bellemare a déjà passé près d’un mois dans cet établissement en 2011, entend prouver le ministère public.

Fanny et Geneviève travaillent au sous-sol ce soir-là. Vers 22 h 40, elles entendent le bruit d’une porte. Soudain, un homme cagoulé apparaît avec ce qui semble être une arme à feu. L’une après l’autre, elles seront violées par l’intrus, viendront témoigner les deux plaignantes, a expliqué MLafrenière.

[Fanny] va raconter que l’homme cagoulé va la pencher contre le bureau, il va introduire sa main dans son soutien-gorge et va lui prendre le sein. [Fanny] va relater que par la suite, l’homme cagoulé avec l’arme va lui ordonner de lui faire une fellation.

MPatrick Lafrenière, procureur de la Couronne

« Par la suite, après avoir fini avec [Fanny], l’homme cagoulé va se tourner vers [Geneviève], il va faire à peu près la même chose. Il va pencher Madame contre le bureau, elle va se ramasser avec les culottes aux genoux. L’homme cagoulé va tenter de pénétrer [Geneviève] dans l’anus dans un premier temps, ensuite il va tenter de la pénétrer vaginalement », a poursuivi MLafrenière dans son exposé de la cause au jury.

Et comme si l’horreur vécue par les deux femmes n’était pas « déjà assez odieuse », l’homme cagoulé va à tour de rôle les forcer à le regarder pour les asperger au visage avec du gaz poivre. Il va ensuite prendre la fuite.

Preuves nombreuses

Pendant les agressions, l’assaillant s’exprimait en anglais avec un accent italien, viendront témoigner les plaignantes, a souligné MLafrenière. Toutefois, cette personne « n’était pas pantoute un anglophone ou un Italien », entend démontrer le ministère public.

Les preuves contre Jean-Pierre Bellemare sont nombreuses : son ADN a été retrouvé à de multiples endroits sur les vêtements et le corps des deux femmes et son sperme a été retrouvé sur l’anus d’une victime, a énuméré MLafrenière. De plus, l’accusé lui-même a fait des aveux aux policiers et a rédigé une lettre d’excuses.

Jean-Pierre Bellemare se représente seul. Le procès est prévu pour quelques semaines devant le juge Daniel Royer, de la Cour supérieure.

* Prénoms fictifs pour protéger l’identité des plaignantes