(Montréal) Le premier maître-chien arrivé sur les lieux de l’accident impliquant Martin Carpentier et ses filles Romy et Norah, le 8 juillet 2020, avoue avoir eu de la difficulté à faire son travail parce que la scène avait été trop « contaminée » par la multitude de policiers et de pompiers qui avaient déjà commencé les recherches.

Le véhicule accidenté sur l’autoroute 20 à Saint-Apollinaire avait traversé le terre-plein, fait un vol plané avant d’aboutir de l’autre côté de l’autoroute. Mais il n’y avait personne à l’intérieur.

Devant le coroner Luc Malouin mercredi, Stéphane Ranger, maître-chien depuis 10 ans, a indiqué qu’il y avait « beaucoup de contamination » de la scène et que cela a nui au chien, qui sentait trop d’odeurs humaines. « C’est pilé partout. »

Je ne peux pas blâmer les policiers et les pompiers d’avoir voulu sauver des vies et de s’être mis à leur recherche ; c’est leur rôle, s’est-il empressé de dire au coroner.

Il a conseillé d’oublier ces images qu’on a tous vues dans des séries télévisées, dans lesquelles un policier fait sentir à un chien une tuque, un vêtement appartenant à une personne recherchée. Ce n’est pas ce dont le chien a besoin, a-t-il dit. Il cherche une odeur humaine et s’il en sent un trop grand nombre, il ne sait plus où se diriger.

« Il aurait fallu que j’arrive le premier », a-t-il lancé.

Avec son chien, il a quand même ratissé le côté nord de la zone et à proximité du chemin de fer, dans l’espoir de retrouver les Carpentier, en vain.

Le lendemain, 9 juillet, il a vu un second maître-chien. Et le 11, il y avait même quatre maîtres-chiens, a-t-il relaté.

Mais le soir du 8 juillet, personne ne comprenait ce qui était arrivé. Il fallait donc garder plusieurs scénarios en tête. On ne savait même pas si les enfants étaient avec Martin Carpentier dans le véhicule, a témoigné M. Ranger.

C’est ainsi que l’équipe s’est notamment adressée aux hôpitaux, croyant que le conducteur ou ses passagers avaient pu être blessés, vu l’état de la voiture, et qu’ils s’étaient dirigés vers un hôpital, avec ou sans l’aide d’un autre conducteur.

Le témoin Ranger a aussi indiqué que si un profil de Martin Carpentier lui avait été fourni, cela aurait pu l’aider dans sa recherche. Mais le soir du 8 juillet, ils en savaient trop peu.

Ensuite, le coroner a entendu le premier enquêteur de poste arrivé sur les lieux durant la nuit, Kevin Camiré.

Il a confirmé qu’au début de son travail sur place, il ne savait toujours pas si les enfants étaient à bord du véhicule avec Martin Carpentier.

Il a décrit tous les appels et échanges qu’il a faits ou reçus auprès des familles, collègues, amis, autres policiers pour tenter d’éclaircir la situation.

Ce n’est que le lendemain matin vers 6 h 20 que la grand-mère maternelle lui dit qu’à bien y penser, il se pourrait que l’accident ait été un geste volontaire de Martin Carpentier.