Les jurés au procès de Gary Arnold, accusé d’avoir enlevé et séquestré un couple de sexagénaires américains en septembre 2020, ont commencé leurs délibérations mardi, en fin d’après-midi, à Montréal.

Sandra et James Helm ont été enlevés par plusieurs individus dans leur résidence de Moira, dans l’État de New York, en fin de soirée le 27 septembre 2020 et libérés par les membres du Groupe tactique d’intervention (GTI) de la Sûreté du Québec deux jours plus tard dans un chalet de Magog en Estrie.

Le but des suspects était d’obtenir une rançon après que le petit-fils du couple de sexagénaires américains eut être arrêté, et la cocaïne qu’il transportait saisie au Vermont quelques jours plus tôt, dans le cadre d’une enquête de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis.

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Gary James Arnold, accusé d’avoir kidnappé et séquestré Sandra et James Helm à Magog en septembre 2020.

De longues peines pour des accusés

Les jurés n’ont pas su durant le procès que quatre coaccusés d’Arnold dans cette affaire ont reconnu leur culpabilité et ont été condamnés, dont l’un à une peine de 15 ans.

Ce dernier, Franco D’Onofrio, 57 ans, a participé à l’enlèvement du couple et était présent au chalet de Magog durant les deux jours qu’a duré la séquestration.

Franco D’Onofrio a pris une part active à l’affaire notamment en appelant ou envoyant des messages texte à plusieurs reprises au fils du couple, et en prenant une photo des deux sexagénaires peu après leur arrivée au chalet de Magog.

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Sandra et feu James Helm, photographiés par les ravisseurs peu après leur arrivée dans le chalet de Magog le 28 septembre 2020.

D’Onofrio avait déjà été condamné à de longues peines pour des affaires de cocaïne dans le passé et était en libération conditionnelle lors des évènements de septembre 2020.

Kosmas Dritsas, 51 ans, qui était également présent lors de l’enlèvement et de la séquestration dans le chalet de Magog, était lui aussi en libération conditionnelle en septembre 2020. Il a également de lourds antécédents criminels et a été condamné à une peine de 13 ans.

Son père, George Dritsas, qui était présent dans le chalet de Magog durant la séquestration, a été condamné à six ans d’emprisonnement alors que Taylor Lawrence Martin, un résidant d’Akwesasne chez qui les policiers ont cru que les sexagénaires étaient prisonniers au début de l’enquête, a reçu une peine de 51 mois d’emprisonnement.

Tous ces règlements étaient couverts par un interdit de publication en raison du procès devant jury d’Arnold, qui est le seul des accusés qui a opté pour être jugé.

Cet interdit est levé maintenant que les jurés sont séquestrés pour délibérer et n’ont pas accès aux nouvelles extérieures.

La cocaïne des Hells Angels ?

Selon la théorie de la Poursuite, Gary Arnold, fermier de profession, aurait été l’un des responsables de l’enlèvement, mais ce dernier a témoigné à son procès, expliquant qu’il a été impliqué dans cette affaire sous la contrainte, et qu’il n’a pas pris part ni à l’enlèvement ni à la séquestration des Helm.

Puisque D’Onofrio et Kosmas Dritsas ont été arrêtés alors qu’ils étaient toujours en libération conditionnelle, celle-ci a été révoquée dans les deux cas.

Dans leurs décisions, les commissaires aux libérations conditionnelles écrivent que la cocaïne saisie lors de l’arrestation du petit-fils des Helm appartenait aux Hells Angels.

Le nom d’un membre des Hells Angels de la section de Montréal est apparu dans deux messages textes interceptés par les policiers des Crimes contre la personne de la Sûreté du Québec, mais rien dans la preuve n’a démontré l’implication de ce dernier.

Une jurée a été libérée par le juge Michel Pennou, de la Cour supérieure, car elle a été surprise à dormir durant les procédures et un autre a été écarté par tirage au sort, car il restait 13 jurés et les délibérations doivent se faire à 12.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.