Un jeune criminel a plaidé coupable à cinq chefs d’accusation en lien avec un épisode de violence par arme à feu survenu en été 2021. Thomas Makdessi avait alors tiré en direction de parfaits inconnus, en plein centre-ville de Montréal en fin de soirée.

Selon les faits énoncés précédemment lors de son enquête sur remise en liberté, il s’était servi de son arme en raison d’une simple remarque sur son man purse Gucci.

Makdessi n’a toutefois pas reconnu avoir réagi à un commentaire puéril sur sa sacoche.

« Alors qu’un des hommes fait un mouvement de sa main droite à la hauteur de sa ceinture, Makdessi sort son pistolet noir de sa sacoche et le pointe en direction des quatre hommes dans l’intention de leur faire peur et de les faire reculer », peut-on lire dans l’exposé conjoint des faits déposé en cours.

L’homme âgé de 23 ans au moment des faits a plaidé coupable lundi d’avoir déchargé intentionnellement une arme à feu, d’avoir entreposé des munitions de manière négligente, de possession de documents contrefaits, de possession de pièces d’identité concernant une autre personne et de possession de cannabis en vue de le vendre.

Thomas Makdessi est arrivé tout sourire dans le box des accusés au palais de justice de Montréal, en envoyant un baiser à sa coaccusée Selma Hatem. La jeune femme était présente dans la salle d’audience puisqu’elle n’a jamais été détenue.

  • Thomas Makdessi

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  • Selma Hatem

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Les faits remontent au 17 juillet 2021. Après des emplettes rue Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal, le jeune Makdessi et sa conjointe Selma Hatem sortent du magasin Foot Locker. Peu avant 19 h, ils rencontrent quatre hommes. L’un d’entre eux aurait lancé un commentaire sur le man purse Gucci de Thomas Makdessi, selon ce qui avait été énoncé lors de son enquête sur remise en liberté.

Le propos plutôt anodin ne plaît pas du tout au jeune criminel. Il invite l’individu à « venir régler ça dans la ruelle. » Il quitte les lieux, mais le groupe de quatre hommes le suit.

Le jeune bandit s’avance au centre de la rue Metcalfe et fait feu à une reprise en direction des quatre hommes, sans les atteindre. Makdessi s’enfuit alors dans un VUS conduit par Selma Hatem.

Cette scène, qui se déroule alors que les fusillades entre jeunes armés se multiplient dans la métropole, est filmée par diverses caméras de surveillance. Ces séquences ont permis aux enquêteurs d’identifier le couple.

La police retrouve sur la scène une douille 9 mm Luger FC au sol à la sortie de la ruelle près du restaurant Dunn’s, non loin du square Dorchester. Une chemise de balle et un fragment de balle sont retrouvés sous un véhicule Hyundai bleu. Ces pièces sont compatibles avec un pistolet qui correspond à la définition d’arme à feu à autorisation restreinte. L’arme en question n’a jamais été retracée, mais le visage de Thomas Makdessi est parfaitement visible sur les caméras de surveillance.

Perquisition

Un mandat de perquisition est obtenu par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) au terme d’une enquête s’échelonnant sur plusieurs semaines.

Quinze permis de conduire du Québec, 19 cartes d’assurance sociale du Canada, 11 cartes bancaires et d’assurance sociale ont été découverts dans un appartement de Lachine associé à M. Makdessi et sa conjointe. Le couple est arrêté en octobre 2021, soit près de trois mois plus tard.

Des munitions, 30 000 $ en argent canadien, un drone, du cannabis et du tabac font également partie de la saisie.

Le report de l’imposition de la peine a été accordé par la juge Silvie Kovacevich lundi matin.

« Afin que monsieur puisse purger sa peine en prison et non au pénitencier », a expliqué en salle d’audience MStéphanie Basso, qui défend le jeune tireur. Le ministère public est représenté par MGeneviève Boutet.

Cette demande a été formulée vu le jeune âge de l’accusé et l’absence d’antécédents judiciaires avant la présente infraction.

L’imposition de la peine, une suggestion commune des deux parties, a été reportée au 1er juin. Le dossier de sa coaccusée Selma Hatem a aussi été remis à cette même date.

En août dernier, l’accusé s’était retrouvé mêlé à une autre histoire d’arme à feu à Laval. Alors que Thomas Makdessi était passager d’un Range Rover, le conducteur, Zakaria Zaki Rouaghi, a été arrêté avec un pistolet Glock 19 chargé qui se trouvait dans sa sacoche, rapportait la juge Mylène Grégoire à l’enquête sur remise en liberté. La conjointe de Thomas Makdessi aurait alors récupéré une sacoche grise dans le Range Rover et s’est empressée de l’apporter dans leur appartement.

Rectificatif :
Une version précédente de ce texte portait à confusion et ne mentionnait pas que certains éléments avaient été rapportés lors de l’enquête sur remise en liberté et non lors du plaidoyer de culpabilité de Thomas Makdessi. Nos excuses.