Les conditions météorologiques défavorables et une perte de puissance du moteur ont contribué à l’écrasement d’un petit avion à Montréal et la mort de l’un de ses occupants en octobre 2021. La victime n’aurait pas dû se trouver à bord de l’appareil, souligne également le Bureau de la sécurité des Transports (BST) du Canada.

C’est ce que révèle le rapport de l’organisme fédéral rendu public mercredi au sujet de ce triste évènement.

Le 3 octobre 2021, un petit avion qui remorquait une banderole où était inscrit « Chantal Will You Marry Me ? », s’était écrasé dans le parc de Dieppe, à quelques centaines de mètres de la foule réunie pour le festival Osheaga, à Montréal. Aucune personne au sol n’avait été blessée, mais l’accident avait coûté la vie à un passager et blessé le pilote.

Une perte de puissance du moteur, survenue lorsque l’aéronef survolait le fleuve Saint-Laurent à proximité du pont de la Concorde, serait à l’origine du drame, révèle le BST, mercredi.

Conditions météorologiques « défavorables »

Les conditions météorologiques, ce jour-là, étaient « défavorables », ce qui rendait le « respect des exigences minimales pour un [vol à vue] difficile », note dans son rapport l’enquêtrice désignée, Isabelle Langevin.

Cette dernière souligne plus tard que « la pression d’effectuer le vol dans les délais prévus […] ainsi que la nature du vol (une demande en mariage) ont pu avoir une influence sur la décision d’effectuer et de poursuivre le vol prévu, et ce, même si les conditions météorologiques étaient défavorables ».

Dans ces conditions, du givre se serait formé sur le carburateur de l’aéronef, ce qui aurait réduit la capacité de son moteur à produire suffisamment de puissance pour lui permettre de maintenir son altitude.

Survolant le centre-ville de Montréal à basse altitude, « les emplacements possibles pour un atterrissage sûr étaient considérablement limités » pour le pilote, souligne le rapport.

Alors qu’il tentait d’effectuer malgré tout un atterrissage d’urgence sur l’avenue Pierre-Dupuy, dans le parc Dieppe, l’aile gauche de l’appareil a fauché la cime des arbres. Il s’est ensuite mis à faire la roue et a percuté le sol provoquant un incendie de l’appareil et la mort du passager, Dominique Raby.

Exigences non remplies

Le rapport du BST souligne par ailleurs que la victime de l’accident ne répondait pas aux « exigences relatives aux personnes essentielles pour le vol ». Pourtant, Dominique Raby, père de famille de 54 ans, avait pourtant sa licence de pilotage, ayant entamé des cours il y a plusieurs années.

Mais le vol entrait dans la catégorie des « opérations de travail aérien » en raison du remorquage de la bannière de mariage. « Bien que des personnes autres que les membres d’équipage de conduite puissent, dans certains cas, être à bord lors d’opérations de travail aérien, leur présence à bord doit être essentielle pendant le vol en raison des risques inhérents à ce type d’opérations », note le BST.

Qui plus est, l’entreprise propriétaire de l’aéronef, AEROGRAM, ne détenait pas l’autorisation spéciale exigée pour le transport de personnes.