Un ex-entraîneur de hockey et ex-avocat qui avait dissimulé une caméra espion pour filmer trois adolescents a été condamné à un an de prison, même s’il présente un risque de récidive au-dessus de la moyenne et que sa situation demeure « inquiétante ». La Couronne réclamait une peine de 30 mois de détention à l’égard de Samuel Beaugé-Malenfant.

« Les actes de l’accusé ont été planifiés et ont nécessité un degré de sophistication important. L’accusé a agi en toute conscience en abusant de la confiance et de l’amitié de tous les membres de cette famille victime qui demeurent toujours très ébranlés par cet évènement qu’ils n’auraient jamais dû vivre », a souligné le juge Érick Vanchestein jeudi au palais de justice de Montréal.

Quatre ans après les faits, les plaies sont toujours vives pour la famille piégée par Samuel Beaugé-Malenfant. « J’avais 16 ans. Je lui ai fait confiance. Il nous a trahi. Nous vivons dans un monde cruel et les personnes comme Sam sont une des raisons de cela », a confié en cour le fils aîné.

Samuel Beaugé-Malenfant, 29 ans, pratiquait comme avocat depuis deux ans au moment des faits en 2018. Il avait été invité au chalet d’un couple qu’il connaissait pour avoir été l’entraîneur de hockey de leur fils aîné dans l’Ouest de Montréal. Le couple avait trois adolescents.

Le voyeur a profité de l’occasion pour installer un radio-réveil muni d’une caméra espion dans la salle de bain de l’étage, ce qui a lui permis de filmer les organes génitaux des garçons. L’appareil était même soulevé par du papier de toilette pour être à la hauteur parfaite devant la toilette. Il disait aux enfants que la toilette du sous-sol était brisée pour les attirer dans son piège.

Les parents ont finalement découvert le subterfuge en remarquant l’étrange emplacement du radio-réveil dans la salle de bain et en constatant le comportement suspect de Samuel Beaugé-Malenfant.

Les policiers ont retrouvé dans la caméra cachée 34 vidéos, dont 6 constituent de la pornographie juvénile. Il a ainsi été déclaré coupable de production de pornographie juvénile et de voyeurisme.

Au départ, Samuel Beaugé-Malenfant était également accusé d’avoir filmé une vingtaine d’adolescents à leur insu en 2017 et 2018, alors qu’il était entraîneur de hockey dans des écoles secondaires de Roxboro. Il était aussi accusé de contacts sexuels sur deux enfants de 14 ans. Cependant, presque tous les chefs sont tombés en raison de l’exclusion de pans importants de la preuve en raison d’une atteinte à ses droits constitutionnels.

La défense contestait la constitutionnalité de la peine minimale d’un an et demandait une peine clémente de 90 jours de prison à purger la fin de semaine ou encore de 12 mois de prison à domicile.

Le juge a relevé les nombreux facteurs aggravants du dossier pour le condamner à un an d’emprisonnement ferme, citant la sophistication du crime, les conséquences sur les victimes et le risque de récidive.

Le juge mentionne que la situation de l’accusé demeure « inquiétante », puisqu’un trouble de voyeurisme lui a été diagnostiqué. Un expert conclut que Samuel Beaugé-Malenfant présente une préférence sexuelle déviante à l’égard des adolescents en début de puberté.

MAmélie Rivard représente le ministère public, alors que MMaxime Chevalier défend l’accusé. Le dossier est par ailleurs en appel.