L’identité des trois victimes de l’explosion survenue la semaine dernière chez un distributeur de propane de Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière, a été rendue publique jeudi. Le maire de la municipalité rappelle toutefois que plusieurs questions restent toujours en suspens.

Céline Pilon, 65 ans, de Saint-Roch-de-l’Achigan, et France Desrosiers, une femme de 65 ans de L’Épiphanie, comptent parmi les victimes. Elles étaient toutes les deux affectées à des tâches administratives chez Propane Lafortune depuis des années. Leur nom avait circulé dans les derniers jours dans plusieurs médias, mais n’avait pas encore été confirmé par les autorités.

La troisième victime est Christophe Paradis, un homme de 26 ans originaire de Mascouche. Il était un sous-traitant de Propane Lafortune, effectuant divers travaux pour le compte de l’entreprise.

Pendant ce temps, l’expertise de la scène de l’évènement se poursuivait jeudi, afin d’éclaircir la cause de cette tragédie, qui demeure toujours inconnue. En début de semaine, Radio-Canada avait rapporté que la Sûreté du Québec (SQ) comptait vérifier si de la négligence criminelle pourrait être en cause. Officiellement, c’est la Division des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ qui est chargée du dossier.

Éric Lizotte habite à quelques mètres des lieux de la tragédie. Il se souviendra longtemps de la journée de l’explosion. Un véritable traumatisme, décrit-il à La Presse. Il s’est rapidement approché du bâtiment en flammes pour aider, mais il était trop tard. Toute tentative de sauver les victimes aurait été périlleuse. « J’ai vu une des deux femmes tenter de sortir du bâtiment, mais une grosse structure de bois est tombée sur elle. C’était une fournaise et j’entendais des bruits d’explosion. Mais je voulais aider. »

Dans une déclaration écrite envoyée aux médias, jeudi après-midi, le maire de Saint-Roch-de-l’Achigan, Sébastien Marcil, indique que l’explosion du 12 janvier 2023 « porte maintenant le nom et le visage de trois personnes qui ont perdu tragiquement la vie dans des circonstances qui ont ébranlé le cœur et l’âme de toute [la] communauté ».

Encore des questions en suspens

Selon le maire, trois questions persistent toutefois et attendent des réponses : « Qui, pourquoi et comment ? » « La confirmation de l’identité de trois personnes portées disparues répond aujourd’hui à l’une d’entre elles et nous permet d’amorcer un deuil, une étape aussi normale qu’essentielle sept jours après les évènements », relate-t-il, non sans émotion.

« Nous souhaitons que toutes les énergies puissent maintenant être consacrées à trouver des réponses quant aux questions qui subsistent, et surtout, aux circonstances ayant mené à une telle déflagration afin d’éviter que cela se reproduise dans l’avenir », persiste l’élu municipal.

Transmettant ses condoléances aux familles endeuillées, M. Marcil affirme qu’il est « maintenant temps de laisser à ces dernières toute la place afin qu’elles puissent vivre leur deuil dans le respect et la dignité ». « Je souhaite remercier l’ensemble des équipes d’enquête mobilisées ainsi que la Sûreté du Québec qui ont travaillé d’arrache-pied dans la foulée des évènements », conclut-il.

Il était 11 h, le 12 janvier, lorsqu’une lourde déflagration a été entendue – et ressentie – à des kilomètres à la ronde. Un incendie s’était propagé dans le dépôt de propane appartenant à l’entreprise Propane Lafortune, provoquant des explosions. En plus des trois morts, le bâtiment a été complètement détruit.