Des dizaines de personnes se sont réunies vendredi matin à Montréal pour une marche à la mémoire de la jeune Mariia Legenkivska, tuée mardi par un automobiliste alors qu’elle se rendait à l’école. « Sa mort était totalement évitable », ont souligné les organisateurs, qui dénoncent la « violence routière ».

Les manifestants ont fait une courte marche dans le quartier Centre-Sud jusqu’à l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur. C’est là que se rendait Mariia Legenkivska, 7 ans, quand elle a été happée par un automobiliste qui a ensuite pris la fuite, mardi matin.

À l’angle des rues de Rouen et Parthenais, une minute de silence a été observée devant les peluches et les fleurs déposées sur le trottoir depuis quelques jours par des résidants endeuillés.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

À l’angle des rues de Rouen et Parthenais, une minute de silence a été observée devant les peluches et les fleurs déposées sur le trottoir depuis quelques jours par des résidants endeuillés.

Les larmes ont coulé, des marcheurs se sont enlacés. À l’étage d’un immeuble, un homme a observé la scène de son balcon, sur lequel était accrochée une couronne de Noël.

« On veut de la sécurité pour tous. Les gens roulent trop vite », a dénoncé Caroline, une résidante du quartier venue avec sa fille de 7 ans. Elle connaît la mère de la petite Mariia, une réfugiée ukrainienne venue s’installer à Montréal avec ses trois enfants il y a quelques mois.

Il y a une grande indignation, une grande colère partout à Montréal à la suite du décès de Mariia.

Mathieu Murphy-Perron, de Vélorution Montréal

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C’est un « mensonge », dit-il, d’affirmer que la majorité des automobilistes respectent les limites de vitesse dans les zones scolaires, comme l’a fait plus tôt cette semaine le premier ministre François Legault, alors qu’il lançait un appel à la prudence dans les rues entourant les écoles.

« Il faut juste prendre quelques minutes devant une école pour voir que les gens dépassent de beaucoup les limites de vitesse, parce que les aménagements s’y prêtent », a-t-il déclaré.

Vendredi matin, quelques citoyens s’étaient réunis devant d’autres écoles de la ville pour réclamer davantage de sécurité pour les enfants.

On ne doit pas attendre un mort de plus avant d’agir.

Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec

Carl St-Denis, qui a mis sur pied le Collectif apaisement pour Sainte-Marie, a rappelé les multiples démarches que son groupe et lui ont effectuées au cours des dernières années pour tenter d’obtenir des mesures d’apaisement de la circulation dans le quartier.

« On était déjà excédés. On ne veut plus de lenteur : je veux que le rythme accélère quand on demande des aménagements », dit M. St-Denis, qui observe que « c’est bête » qu’il faille la mort d’un enfant pour qu’une prise de conscience arrive.

« On n’en a plus de patience », dit Carl St-Denis. « On va être là pour pousser la Ville », ajoute-t-il.

Devant l’école Jean-Baptiste-Meilleur, Carl St-Denis a fait remarquer qu’un panneau censé indiquer la vitesse des automobilistes est défectueux depuis des mois et qu’un panneau indique la présence de dos d’âne alors qu’il n’y en a pas. Des ralentisseurs temporaires ont été installés, puis retirés, a expliqué M. St-Denis.

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La mairesse de Montréal, Valérie Plante, était présente à la marche.

Présente à la marche vendredi matin, la mairesse de Montréal Valérie Plante dit avoir entendu le message des marcheurs. « On veut que les familles restent à Montréal et se sentent en sécurité », a déclaré la mairesse. « On va redoubler d’ardeur. »

Il faut remettre en question la place de la voiture dans les villes, a ajouté Valérie Plante.

« Arriver en retard à un rendez-vous, ce n’est rien. Il faut se responsabiliser comme société et se demander à qui appartient la ville, à qui appartient la voie publique. Je vais faire ma job, mais il faut aussi réfléchir à respecter les limites de vitesse et se demander si le partage de la route est bien fait dans les villes », a déclaré Valérie Plante.

Le conducteur qui aurait heurté Mariia est un homme de 45 ans, Juan Manuel Becerra Garcia. Mercredi, il a été accusé de délit de fuite mortel au palais de justice de Montréal et libéré sous conditions le lendemain.