Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a rappelé à l’ordre ses agents après que certains d’entre eux eurent arboré des badges de Saint-Michel sur leurs uniformes, en contravention avec Loi sur la laïcité de l’État et l’interdiction du port de signes religieux par ses représentants.

La fin de semaine dernière, des photos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des policiers à l’uniforme cousu d’un badge de Saint-Michel, le « patron des policiers et policières », comme le rappelle le SPVM.

Par courriel, le service de police a confirmé avoir été informé du port, par certains de ses membres, de tels insignes.

Or, la Loi sur la Laïcité de l’État du gouvernement Legault, adoptée en 2019 par l’Assemblée nationale, proscrit le port de « signe religieux » par des représentants de l’État, une disposition régulièrement critiquée par plusieurs partis de la société civile.

« Cette définition large désigne tout objet qui est porté en lien avec une conviction ou une croyance religieuse ou qui est raisonnablement considéré comme référant à une appartenance religieuse. Il a donc été demandé que tout écusson symbolisant ou référant à saint Michel soit retiré de l’uniforme afin de se conformer aux exigences de la Loi », a fait savoir la Division des communications et relations médias du SPVM, mercredi.

Une révision complète attendue

De façon générale, le SPVM rappelle qu’il a confié à un comité d’éthique le mandat de se pencher sur la révision complète de « la procédure de tenue et de maintien ». Aucune date n’a été précisée quant au moment où ce comité pourrait rendre ses conclusions, ses travaux ayant débuté à l’automne 2021.

« La direction émettra une position à cet égard une fois que le comité aura terminé ses travaux et présenté ses recommandations », précise-t-on.

La décision de procéder à cette révision avait été prise par le SPVM dans la foulée d’une autre controverse sur le port, par des policiers montréalais, d’écussons ornés d’un unifolié barré d’une mince ligne bleue aussi connue sous le nom de « Thin Blue Line ».

Ce symbole de soutien aux forces de l’ordre est interdit par certains corps de police canadiens, dont la GRC et la police ontarienne. Il est critiqué par des militants de gauche, notamment.