(Dorval) Une scène par trop familière s’est déroulée dans la nuit de mardi à mercredi dans un quartier résidentiel et sans histoire de Dorval : un homme dans la vingtaine a été retrouvé sans vie, atteint par balle.

« Nous sommes anéantis. C’est une telle perte, une vie si jeune… », déplore la propriétaire du magasin d’équipement nautique Boathouse, situé à un jet de pierre de la scène de crime dans l’ouest de Montréal. Elle a préféré taire son nom. « Nous avons des enfants de cet âge, ajoute-t-elle, ébranlée. Je ne peux pas le croire, un si jeune homme… »

La découverte du corps sans vie a été faite par un passant vers 23 h mardi soir dans le cul-de-sac de la rue Mimosa, qui débouche, par une allée sombre, sur le boulevard Montréal-Toronto. Il s’agit de la voie de desserte de l’autoroute 20, à environ deux kilomètres de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.

Au bout de l’allée, d’une part, quelques petits commerces – dont le Boathouse – avec stationnement adjacent. Et, de l’autre, des immeubles d’habitation de plusieurs étages, dont les résidants sont des personnes plutôt âgées ou des travailleurs de l’aéroport, selon un voisin. Au bout de l’allée, un arrêt d’autobus.

Lors de leur arrivée sur les lieux mardi soir, les policiers ont constaté que la victime présentait des blessures dues à des projectiles à la tête, selon nos sources. Sa mort a été constatée sur place. Il s’agit d’un jeune homme de 22 ans qui avait un dossier criminel, a indiqué l’agent Jean-Pierre Brabant en fin de journée mercredi.

En fin d’après-midi mercredi, aucune arrestation n’avait été faite dans le dossier. Il s’agit du 35homicide sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en 2022.

Un quartier sûr

La rue Mimosa est bordée de coquettes maisons unifamiliales, avec cours gazonnées, caméras de sécurité et vue sur l’hôtel Fairfield Inn & Suites, de l’autre côté de l’autoroute.

Un quartier tranquille, plein de jeunes familles, décrit Ève Joly. La jeune femme, rencontrée dans l’entrée de sa maison en compagnie de sa mère Chantal Blouin, a grandi sur la même rue.

On est un peu [troublées], parce que ça fait longtemps qu’on vit ici, et on s’est tout le temps senties en sécurité.

Ève Joly, résidente de la rue Mimosa à Dorval

Une vision partagée par un autre voisin, Robert, qui a préféré taire son nom de famille. Lors de la promenade habituelle de son chien mardi soir, raconte-t-il à La Presse, il est tombé sur les voitures de police qui venaient d’arriver sur les lieux. « Si j’avais commencé ma marche de l’autre côté, c’est moi qui aurais pu découvrir [le corps]. »

Les policiers lui ont d’ailleurs demandé l’accès à la caméra de sécurité de son domicile. Selon lui, les images contenues n’ont pas fourni d’information pertinente. Il n’a pas non plus entendu de coup de feu. « C’est un quartier très sûr, réitère-t-il. Peut-être que c’était quelqu’un à l’arrêt d’autobus ? »

Un périmètre sombre

Si la rue Mimosa elle-même est résidentielle, l’allée menant à l’arrêt d’autobus en bordure du boulevard Montréal-Toronto est mal éclairée, estime Ève Joly. « C’est un chemin que je ne prends pas le soir, c’est très noir », affirme-t-elle.

Par ailleurs, le Centre d’éducation aux adultes Jeanne-Sauvé, au bout de la rue, fait en sorte qu’il y a beaucoup de va-et-vient dans le secteur, indiquent plusieurs voisins, mais sans que cela crée de problème. Les responsables de cette école ont décliné la demande d’entrevue de La Presse, affirmant ne pas avoir plus d’information sur le drame.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse, et La Presse Canadienne