Gabriel Sohier Chaput, un Montréalais à l’origine de centaines d’articles publiés sur un site néonazi américain, était de retour devant le tribunal vendredi après-midi. Les avocats au procès de l’homme de 35 ans accusé d’avoir fomenté la haine contre les Juifs ont débattu du lien entre le nazisme et l’Holocauste.

Selon la défense, la poursuite – représentée par MPatrick Lafrenière – n’a pas fourni suffisamment de preuves pour que l’homme de 35 ans soit déclaré coupable d’avoir fomenté la haine envers les Juifs.

Gabriel Sohier Chaput publiait ses textes sous le pseudonyme Zeiger sur le site The Daily Stormer. Le site se trouve parmi les blogues américains d’extrême droite les plus populaires sur la planète.

L’avocate de la défense, Me Hélène Poussard, a argumenté que le fait que 6 millions de Juifs aient été tués par des nazis n’était pas suffisamment précis pour être de connaissance judiciaire.

Elle a réitéré dans sa plaidoirie qu’il ne s’agissait pas de nier l’Holocauste. « On ne parle pas de connaissances personnelles. On parle de connaissance judiciaire. »

Les écrits de son client ne sont pas suffisants en soi pour amener à la haine contre un groupe précis, a-t-elle plaidé au juge Manlio Del Negro.

Les articles sont « méprisants, vexatoires, mais jamais cet article ne va amener une personne raisonnable à la détestation des Juifs ».

« On peut être [membre du parti] nazi et ne pas avoir été d’accord avec l’extermination des Juifs », a-t-elle ajouté en faisant référence à plusieurs définitions du mot nazi tirées de différents dictionnaires.

MPoussard avait déjà plaidé en mars dernier que son client souhaitait simplement « faire rire » en publiant un article sur le site The Daily Stormer où on pouvait notamment lire qu’il fallait absolument renouer avec la « tradition ancestrale » d’insulter des Juifs dans la rue.

Dans cet article, supprimé depuis, on pouvait aussi voir le dessin d’un soldat nazi sur le point d’actionner le levier d’une chambre à gaz.

La peine maximale pour avoir fomenté la haine contre un groupe est de deux ans de détention. Le juge Del Negro doit rendre sa décision le 23 janvier prochain.