« Je vais faire ma peine avec zénitude et respect des conventions. On m’envoie réfléchir, c’est ce que je vais faire » : les week-ends de Mario Lirette se passeront maintenant en prison. Accusé d’avoir fraudé pour des dizaines de milliers de dollars, il a écopé jeudi matin de deux ans moins un jour de détention après avoir admis sa culpabilité.

« Dites à mes petits-enfants : grand-papa ne sera pas là pour Noël. Je suis retenu avec les lutins, privé de sortie, au pôle Nord », a commenté l’ex-animateur des Weekends à Mario à Rythme FM. Il s’est adressé aux médias avant de plaider coupable à des accusations de fraude et de bris d’ordonnance au palais de justice de Longueuil.

Le juge Serge Délisle a entériné la suggestion commune du procureur de la Couronne MSimon Lacoste et de l’avocate de la défense MMarie-Hélène Giroux, soit deux ans moins un jour de détention. Le juge a fait référence à plusieurs centaines de milliers de dollars de fraude. « Ils n’ont pas directement bénéficié à M. Lirette, mais il a utilisé son statut de personnalité publique pour faciliter la fraude. »

Stratagème de « kiting »

L’animateur de radio bien connu faisait face à plusieurs chefs de fraude envers des institutions financières – Banque Scotia, CIBC, Banque Laurentienne – ainsi qu’un individu. Entre novembre 2015 et septembre 2016, M. Lirette a fait usage d’un stratagème de type cavalerie de chèques (kiting). Ce procédé frauduleux consiste à émettre des chèques provenant d’un compte bancaire sans fonds suffisants, à déposer ces chèques dans un autre compte, puis retirer les fonds.

M. Lirette et son complice Joël Verreault ouvraient donc des compagnies et des comptes bancaires d’entreprises pour ensuite retirer l’argent.

L’ex-animateur est aussi accusé d’avoir fraudé Mickael Ferundun Satilmis. Ce dernier a octroyé à M. Lirette un prêt privé de 66 650 $ et l’animateur ne l’a jamais remboursé. Des chèques sans provision lui avaient été remis en garantie. L’accusé devra à présent rembourser la victime.

« J’ai tout perdu. J’ai perdu ma famille », a-t-il dit au juge lors d’un bref témoignage. Il a confié ne plus pouvoir faire confiance aux gens pour le restant de ses jours.

En janvier 2021, Mario Lirette a rencontré son coaccusé Joël Verreault lors d’une transaction impliquant deux motoneiges malgré une ordonnance du tribunal lui interdisant de le faire. Il a donc également plaidé coupable à un chef de non-respect de conditions.

L’homme de 71 ans ne ferme pas la porte à une carrière à la radio après sa détention.

« Je n’ai pas honte de ma situation, j’ai un grand respect pour les institutions. […] J’aime ce que je fais. Si quelqu’un veut de moi, je serai toujours là », a dit M. Lirette juste avant de rentrer en salle d’audience.