Un rapport du Centre canadien de protection de l’enfance indique que 252 membres actuels ou anciens du personnel scolaire au Canada ont commis ou ont été accusés d’avoir commis des infractions de nature sexuelle contre 548 enfants sur une période de cinq ans, de 2017 à 2021.

Il révèle par ailleurs que 38 autres membres du personnel ont été inculpés au criminel pour des infractions liées à la pornographie juvénile au cours de la même période de 2017 à 2021.

Ces données sont surprenantes et plutôt exaspérantes, se désole Noni Classen, directrice de l’éducation du centre établi à Winnipeg.

Mme Classen a déclaré qu’il s’agissait du seul portrait pancanadien des infractions sexuelles dans les écoles, accessible au public. Le centre a fouillé les dossiers disciplinaires, les sources médiatiques et la jurisprudence criminelle pour constituer la base de données.

Le rapport inclut toute personne travaillant dans un environnement scolaire, y compris les enseignants, les administrateurs, les chauffeurs d’autobus et le personnel d’entretien.

Étant donné que l’éducation relève de la compétence provinciale et territoriale, la plupart des organismes chargés de surveiller la discipline des employés des écoles ne sont pas tenus de rendre publics les résultats des enquêtes. Il y a un manque total de transparence, selon Mme Classen, et elle soupçonne que les chiffres du rapport sont une sous-estimation.

« C’est la pointe de l’iceberg », a-t-elle déclaré.

Le rapport indique que 71 % des victimes étaient des filles et 29 % des garçons, lorsque le sexe pouvait être identifié. De tous les comportements délictueux, 37 % impliquaient un contact physique.

Le centre est composé de survivants d’agressions sexuelles perpétrées par des enseignants. Le groupe demande la création d’organismes nationaux ou provinciaux indépendants pour enquêter sur l’exploitation sexuelle entre enseignants et élèves. Il souhaite également une enquête nationale sur la maltraitance des enfants par le personnel scolaire et la restitution des survivants.

Le rapport indique que 167 membres du personnel scolaire ont fait l’objet d’accusations criminelles au cours des cinq années, principalement d’agression sexuelle, de contacts sexuels et d’exploitation sexuelle.

Mme Classen a fait valoir que tous les enfants ont droit à la sécurité, en particulier dans les écoles. Plus de 58 % des infractions ont eu lieu sur le terrain de l’école.

Lorsqu’un adulte de confiance ou une figure d’autorité exploite cette confiance, le préjudice causé à l’enfant s’intensifie, a souligné Mme Classen. Un message texte sexuellement explicite ou un commentaire inapproprié peut être dévastateur pour un enfant, a-t-elle ajouté.

Snapchat, Instagram et Facebook étaient les plateformes les plus couramment utilisées pour faciliter la victimisation, indique le rapport.