Le second procès du policier Éric Deslauriers s’est amorcé lundi au palais de justice de Saint-Jérôme, cinq ans et demi après le premier. Le policier de la Sûreté du Québec est accusé d’avoir causé la mort d’un adolescent de 17 ans en lui tirant dessus pendant une intervention délicate dans le stationnement d’une école en 2014.

L’homme de 50 ans avait d’abord été reconnu coupable d’homicide involontaire par la juge Joëlle Roy, puis condamné à quatre ans de pénitencier en mai 2018. Or, la Cour d’appel du Québec avait ordonné la tenue d’un nouveau procès en mars 2020, reprochant à la juge Roy d’avoir brossé un portrait « déraisonnable » des évènements et d’avoir exclu d’importants éléments de preuve.

Éric Deslauriers était intervenu sur l’heure du midi dans le stationnement d’une polyvalente de Sainte-Adèle, le 22 janvier 2014. Le policier avait remarqué que le véhicule conduit par la victime était volé, puis s’était positionné pour que sa voiture bloque la sortie du stationnement.

Un témoin a raconté au premier procès que la victime avait fait vrombir son moteur à plusieurs reprises en regardant Éric Deslauriers. Ce dernier aurait alors demandé au chauffard de lever ses mains à trois reprises. Croyant que l’adolescent avait obtempéré, le policier se serait alors approché de lui. Mais lorsqu’il se trouvait à quelques mètres du véhicule, l’adolescent aurait appuyé sur la pédale d’accélérateur.

C’est à ce moment que le policier aurait tiré à deux reprises en direction du jeune homme. Selon son témoignage au premier procès, il avait craint pour sa vie en voyant la voiture foncer vers lui. Le véhicule a finalement frôlé le policier avant de terminer sa course un peu plus loin dans un banc de neige.

Les circonstances précises de cette intervention seront à nouveau décortiquées lors de nouveau procès qui se déroulera sur plusieurs semaines devant le juge Éric Côté, de la Cour du Québec. La procureure de la Couronne MMarie-Claude Bourassa, qui fait équipe avec MIsabelle Bouchard, a annoncé que les experts en pathologie et en balistique témoigneront cette semaine.

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La procureure de la Couronne, MMarie-Claude Bourassa

Le procès s’est amorcé lundi par le témoignage d’une technicienne en identité judiciaire.

L’accusé est défendu par MNadine Touma et MStéphanie Lozeau.