(Brossard) Une femme et ses deux enfants sont morts après avoir été victimes d’un triple homicide dans une tour d’habitation de Brossard, sur la Rive-Sud de Montréal, dans la nuit de samedi à dimanche.

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a confirmé que les trois victimes, âgées de 38, 5 et 2 ans, étaient toutes membres de la même famille.

Le SPAL n’a pas confirmé l’identité des victimes, mais la femme est Synthia Bussières, selon nos informations. L’employeur de Mme Bussières, Groupe BC2, a confirmé sa mort et en a informé les employés dans une note interne.

« C’était des gens on ne peut plus tranquilles, sans histoire ni antécédents », a indiqué un voisin, dimanche matin.

Un homme interpellé sur les lieux et considéré comme un témoin important était toujours interrogé par les policiers. On ne connaît toujours pas son lien avec les victimes et il n’avait pas été accusé en milieu d’après-midi, dimanche.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a confirmé que les trois victimes, âgées de 38, 5 et 2 ans, étaient toutes membres de la même famille.

C’est le Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil (SSIAL) qui a fait appel aux policiers.

Le déclenchement d’une alarme pour un incendie a mené les services d’urgence, vers 1 h dimanche matin, sur les lieux du logement en question situé sur le boulevard du Saint-Laurent, près de la rue Saint-Charles.

Tous les locataires de la tour ont dû être évacués d’urgence, en pleine nuit. Dimanche, plusieurs ont raconté avoir déjà croisé le couple et ses deux enfants dans les couloirs du bâtiment.

« J’ai vu les petits enfants [dimanche] par la fenêtre. On leur faisait des massages cardiaques. Les policiers nous ont fait rentrer dans la salle de conférence en nous prévenant de ne pas regarder à l’extérieur », a raconté une voisine, encore sous le choc.

Des gicleurs dans l’appartement

Les victimes ont été transportées à l’hôpital, où leurs décès ont été constatés. L’enquête du SPAL se poursuit afin d’éclaircir les faits et d’en déterminer les circonstances.

Il était impossible de savoir dans l’immédiat si des traces de violence ont été constatées sur les corps des victimes, afin de ne pas nuire à l’enquête policière en cours.

À noter, l’appartement où s’est déclenché l’incendie était doté de gicleurs, et plusieurs voisins ont rapporté avoir vu de l’eau descendre de l’étage où s’est produit le drame.

Quant à l’incendie, les dommages ont été limités à l’appartement en question.

Le quartier où se sont produits les faits est composé de plusieurs tours d’habitation semblables, en bordure de la voie maritime.

« Toute personne qui aurait de l’information à nous transmettre, il est possible de le faire en tout temps à la ligne Info-Azimut au 450 646-8500. Ça peut être fait de façon anonyme », a souligné l’agent Boucher, du SPAL.

Le poste de commandement mobile du SPAL était toujours sur place dimanche en milieu d’après-midi.

Série de féminicides

Il s’agit du troisième féminicide présumé à toucher le Québec depuis environ deux semaines.

Le 16 septembre dernier, Viergemene Toussaint aurait été tuée par son ex-copain, un homme de 36 ans. Le suspect a été arrêté la journée même par les autorités et emmené au centre d’enquête.

Une semaine auparavant, un homme habitué à la détention pour des affaires de violence a été accusé du meurtre au premier degré de son ex-conjointe. Hosea Puhya aurait alors poignardé à mort Gisèle Itale Betondi, la mère de ses trois enfants, dans un stationnement d’un immeuble résidentiel de l’arrondissement de LaSalle.

À la suite d’un drame similaire à celui survenu dimanche à Brossard, la coroner Stéphanie Gamache avait établi qu’une cellule de crise aurait « sans doute » pu éviter le meurtre par Jonathan Pomares de ses deux enfants survenu en octobre 2019.

M. Pomares s’est suicidé après avoir tué ses enfants, Élise, 5 ans, et Hugo, 7 ans, dans la résidence familiale du quartier Tétreaultville. Une dizaine de jours plus tôt, il avait eu des propos et des gestes suicidaires lorsque la mère des enfants lui avait annoncé son intention de se séparer.

Avec Frédérik-Xavier Duhamel, La Presse

En savoir plus
  • 32,2 %
    En 2020, les homicides intrafamiliaux représentaient 32,2 % des homicides perpétrés au Québec.
    source : Institut national de santé publique du Québec
  • 85 %
    Proportion des homicides intrafamiliaux commis par un homme
    source : Institut national de santé publique du Québec