Un homme accusé entre autres d’avoir menacé de mort le premier ministre François Legault et la ministre Geneviève Guilbault a plaidé coupable vendredi après-midi, avant de se raviser à la toute dernière seconde. Martin Huberdeau concède que ces écrits étaient « haineux et très menaçants ».

Le Montréalais de 43 ans fait face à cinq chefs d’accusation, dont quatre pour des menaces de mort visant les premiers ministres François Legault et Justin Trudeau, ainsi que la juge Sophie Lavergne, de la Cour du Québec et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

Selon les faits présentés en cour vendredi, Martin Huberdeau a envoyé 22 courriels à un greffier de la Cour d’appel du Québec en juin dernier dans lequel il tirait à boulets rouges sur la magistrature et la classe politique. Il écrivait entre autres qu’il « casserait le cou » de la ministre Guilbault et qu’il tuerait sa famille « comme Hannibal ». Il disait aussi vouloir tuer la juge Sophie Lavergne « au nom de Legault » et de s’en prendre aux deux premiers ministres.

Pendant toute l’audience vendredi, Martin Huberdeau semblait déterminé à plaider coupable, reconnaissant sa culpabilité à chacun des chefs d’accusation et répondant aux questions d’usage de son avocate. Le procureur de la Couronne, MCharles Doucet, a également relaté les faits à la juge, détaillant les écrits menaçants de l’accusé. Tout se dirigeait ainsi vers une suggestion commune.

Or, lorsque la juge Silvie Kovacevich a informé l’accusé qu’elle pourrait écarter la suggestion commune si elle était déraisonnable, Martin Huberdeau a pris quelques secondes, avant de suggérer de remettre le dossier à la semaine prochaine pour « réfléchir ». La juge n’a donc pas entériné sa reconnaissance de culpabilité.

« J’avais peut-être pas tout relu. Ce sont des choses que je viens de me remémorer. J’ai fait une expertise psychiatrique là-dessus. Donc j’ai eu un résultat », a-t-il déclaré de façon confuse.

« Je m’attendais pas sur le coup à ce qu’on me rappelle tout ça. Je me sens pas très, très bien avec ça avec tous ces courriels que j’ai envoyés il y a trois mois. Ça ne m’a pas mis dans une bonne bulle. Peut-être que la fin de semaine, ça va faire du bien d’éclaircir ça », a enchaîné Martin Huberdeau, qui comparaissait par visioconférence depuis la prison de Bordeaux.

L’accusé s’est cependant dit « prêt à reconnaître les faits ». Il a ajouté que ces écrits ne reflétaient pas sa « personnalité ». « C’est quand même assez haineux, très impoli, très menaçant par moment », a-t-il convenu.

Le dossier a été reporté le 3 octobre prochain. Le procureur de la Couronne a toutefois prévenu que son « offre était pour aujourd’hui ».

MCatherine Hébert a représenté l’accusé, qui se défendait seul jusqu’alors.