Des dizaines de plaignants poursuivent le Diocèse de Trois-Rivières pour des agressions sexuelles commises par de nombreux prêtres et membres du personnel.

Une demande introductive d’instance a été déposée mercredi en Cour supérieure, indique un communiqué du cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats. L’action collective a été autorisée en juin.

« À l’heure actuelle, 30 victimes ont dénoncé avoir été agressées par environ 16 prêtres ou membres du personnel du Diocèse », précise le communiqué. « Certains, comme l’abbé Bernard St-Onge, ont fait plusieurs victimes. »

Ce dernier a plaidé coupable à 12 chefs d’accusation d’attentat à la pudeur envers 6 victimes et purgé 6 mois d’emprisonnement dans les années 1990, selon la demande introductive d’instance.

Le demandeur Dominic Maurais, un animateur de radio bien connu, est l’une des victimes de l’abbé St-Onge. Selon la demande déposée mercredi, il a été masturbé ou a masturbé le religieux une vingtaine de fois alors qu’il avait entre 10 et 13 ans. Les séquelles laissées par ces agressions sexuelles incluent des dépressions, des tentatives de suicide, des problèmes relationnels et de l’anxiété. Il réclame 600 000 $ à titre de dommages pécuniaires, non pécuniaires et punitifs.

La somme des dommages réclamés par les autres victimes, qui ne sont pas nommées dans la demande, reste à déterminer. Les allégations de six d’entre elles, cinq hommes et une femme, identifiées par les lettres A-F, sont décrites dans la demande.

Elles incluent des tentatives de pénétration, des fellations, des masturbations et d’autres attouchements subis alors que les victimes étaient de jeunes garçons ou de jeunes filles. Elles visent l’abbé St-Onge, l’abbé Bernardin Auger, l’abbé Gilles Poisson, l’abbé Jocelyn Robichaud et l’abbé Trahan (la demande ne mentionne pas son prénom).

Les victimes présumées disent avoir vécu des tentatives de suicide, des problèmes de consommation, de l’isolement, des difficultés relationnelles, et de nombreuses autres séquelles en raison de ces agressions répétées.

Le Diocèse muet

« Le Diocèse ne fera pas de commentaire sur ce dossier », a simplement répondu le porte-parole Simon Bournival en réponse aux questions de La Presse, ajoutant néanmoins que l’institution « collabore avec les autorités » et « suit le processus qui est en cours ».

Le territoire du Diocèse de Trois-Rivières « couvre presque totalement la Mauricie » et serait l’un « des plus anciens diocèses catholiques romains au Canada », souligne le cabinet.

« Toutes les victimes d’agressions sexuelles de la part d’organisations religieuses » sont invitées à s’informer auprès du cabinet « afin de vérifier si des actions collectives ont été intentées contre leurs agresseurs » en composant (514) 527-8903.