Au moins un des suspects arrêtés lundi pour l’agression armée d’un élève du Collège de Maisonneuve fera face à des accusations, alors que le cégep montréalais défend sa décision de ne pas avoir déclenché d’alerte.

Un élève de 18 ans a été blessé vers 15 h lundi à l’aide d’un « objet tranchant » qui reste à déterminer, a indiqué la porte-parole Véronique Comtois, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Trois suspects âgés de 17, 18 et 19 ans ont été arrêtés à l’extérieur du Collège après avoir pris la fuite.

L’un d’entre eux fait face à des accusations d’entrave et de non-respect d’ordonnances liées à des infractions antérieures, a indiqué Audrey Roy-Cloutier, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Ce dernier portait un couteau sur lui, mais le SPVM n’a pas confirmé mardi qu’il s’agissait de l’arme utilisée contre la victime. Le rôle de chacun des suspects dans l’agression demeure à éclaircir.

Sur place, mardi, nous n’avons vu qu’un seul agent – de la firme Best – patrouiller dans les aires communes de l’établissement de plus de 6500 élèves. Ce dernier a indiqué qu’il était présent lundi avec un autre collègue lors de l’agression, mais a refusé de répondre à plus de questions, nous dirigeant vers Pierre Lefebvre, coordonnateur de la sécurité. L’agent présent au bureau de la sécurité du Collège n’a pas répondu aux questions de La Presse, nous dirigeant vers le service des communications de l’établissement.

Selon la porte-parole du Collège, Emilie Laramée, quatre agents étaient présents lors de l’agression de lundi, y compris M. Lefebvre, et sont intervenus. « Le Collège ne manque pas d’agents sur place, puisque le Collège engage des agents externes lorsqu’il y a un manque d’employés permanents », a-t-elle précisé. « Les agents de sécurité du Collège patrouillent continuellement dans le Collège. Le partage de nos informations avec la police a permis l’arrestation rapide de suspects. »

Aucune forme d’alerte

Les élèves interrogés sur place mardi ont indiqué qu’il n’y avait eu aucune forme d’alerte lors de l’agression. Certains ont appris ce qui s’était passé par un message affiché lundi sur la plateforme Omnivox indiquant qu’« un étudiant du Collège a été transporté d’urgence à l’hôpital après avoir été agressé par un individu », mais la plupart nous ont dit ne pas avoir vu ce message. D’autres ont vu les policiers passer devant la cafétéria, mais n’ont pas su ce qui s’était passé avant de lire les comptes rendus des médias.

« Les alertes sont déclenchées de façon à prévenir la communauté du Collège lorsqu’une situation menace la sécurité de ses occupants et nécessite donc une évacuation », a indiqué Mme Laramée. « [Lundi], la séquence des évènements nous a permis de confirmer très rapidement, en collaboration avec la police, qu’il ne s’agissait pas d’une menace à l’ensemble de la communauté, mais bien d’une altercation isolée et ciblée. »

« En d’autres cas, le Collège n’aurait pas hésité à déployer son plan des mesures d’urgence, soit d’aviser la communauté et de l’évacuer au besoin », a-t-elle ajouté.