Richard Mayrand, ex-membre des anciens Nomads et proche du défunt chef guerrier des Hells Angels Maurice Boucher, a été arrêté par les agents des services frontaliers, le 28 février dernier à Montréal.

On ignore les circonstances exactes de son arrestation, mais l’ancien motard de 58 ans aurait omis de déclarer une somme de 10 000 $ et plus, comme le veut la loi.

Son arrestation a été connue mercredi, car il a été officiellement accusé d’avoir fait défaut de déclarer à un agent des douanes l’importation d’espèces d’une valeur égale ou supérieure à ce que prévoit la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.

Mayrand a été libéré sur promesse de comparaître au palais de justice de Montréal le 13 septembre prochain. C’est la Gendarmerie royale du Canada qui mène l’enquête.

Un membre influent

Durant les années 90, Richard Mayrand, membre de la défunte section des Nomads, était considéré comme l’un des Hells Angels les plus influents au Québec.

Il faisait partie de la garde rapprochée de Maurice Boucher, décédé récemment de cause naturelle, et avait notamment été impliqué dans les négociations de paix avec les Rock Machine à la fin de la guerre des motards qui a fait 160 morts et autant de blessés entre 1994 et 2002.

Arrêté dans l’Opération Printemps 2001, Mayrand a plaidé coupable à des chefs de complot pour meurtres, trafic de stupéfiants et gangstérisme, et a été condamné à 22 ans de pénitencier en 2004.

Il a été libéré aux deux tiers de sa peine en 2014, mais sa libération conditionnelle a été suspendue l’année suivante pour non-respect des conditions.

En 2016, il a convaincu les commissaires aux libérations conditionnelles de le libérer de nouveau en témoignant avec ouverture.

Mayrand a passé 25 ans chez les Hells Angels et il a rejoint leurs rangs même si ceux-ci ont tué son frère lors de la célèbre tuerie de Lennoxville en 1985.

Il a assuré avoir quitté l’organisation et effacé ses tatouages en 2009.

Culturiste et ancien Monsieur Canada, Mayrand a raconté avoir de la difficulté à se trouver un emploi après sa libération d’office en 2014.

Il a dit avoir été réparateur de chemin de fer, briqueteur et entraîneur à temps partiel, avant de devenir chauffeur pour un organisme d’aide aux plus démunis.

« Cette vie (de criminel), je n’en veux plus. J’ai des enfants et des petits-enfants. Mes enfants m’ont attendu durant 14 ans. C’est assez. On a de la bouffe dans le frigidaire, je n’ai pas besoin de plus que ça », avait déclaré Mayrand durant l’audience.

En périphérie

Absent durant quelques années, le nom de Richard Mayrand semble toutefois avoir refait surface dans les milieux criminels et policiers ces derniers temps.

Une source a confié à La Presse que l’ancien motard aurait été vu dans une salle de conditionnement physique clandestine de l’est de Montréal, fréquentée par des individus influents du crime organisé, au plus fort de la pandémie de COVID-19.

Mayrand aurait également été présent lors de la première randonnée des Hells Angels qui s’est déroulée au printemps dernier, sur la rive-sud de Montréal, à l’invitation des membres de la section South. Il serait arrivé sur une motocyclette en compagnie du chef de gang Grégory Woolley et du membre de la section South des Hells Angels, Patrick Lock.

Des sources affirment même que Richard Mayrand, qui serait proche des membres des Hells Angels de Montréal, aurait voulu réintégrer les rangs de l’organisation, mais que cela lui aurait été refusé.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.