(Montréal) Des employés de la collecte de recyclage sont tombés sur le corps d’un homme dans un bac dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, lundi matin. Et même si les résidants du quartier sont habitués à vivre dans « l’imprévisibilité », cette découverte les laisse sans voix.

Les équipes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont installé un périmètre de sécurité à l’angle de la rue Adam et de l’avenue Letourneux, dans Hochelaga-Maisonneuve. Au passage de La Presse, lundi après-midi, il était toujours là. Des agents et inspecteurs ratissaient les lieux sous la bruine.

Dans le périmètre de sécurité, à côté d’un dépanneur appelé Bécotte, un camion-benne de recyclage était arrêté. À l’arrière, une tente bleue du service d’identité judiciaire avait été dressée. C’est à cet endroit que des employés de la collecte de recyclage ont fait la découverte d’un corps inanimé à l’intérieur d’un bac vers 8 h 50 lundi matin.

Le décès de la victime, un homme dans la cinquantaine, a été constaté sur les lieux. Dans la soirée de lundi, Caroline Chèvrefils, relationniste pour le SPVM, a confirmé que des traces de violence avaient été observées sur le corps de la victime. L’enquête a donc été confiée à la section des crimes majeurs du SPVM.

Il s’agit du 18homicide commis à Montréal en 2022.

« J’en ai des frissons »

« C’est donc bien fou… j’en ai des frissons », a lancé Francis Raymond, qui habite tout près. L’homme originaire de Sorel-Tracy vit dans le quartier depuis un an.

Je n’ai pas de mots. C’est des affaires… ça ne se fait pas.

Francis Raymond, résidant du quartier Hochelaga-Maisonneuve

De l’autre côté du périmètre de sécurité, à l’entrée du dépanneur Bécotte, quelques personnes étaient rassemblées, malgré l’air frais et le temps pluvieux. Linda Gravel travaille dans le commerce depuis six ans. Elle a vu des gens de toutes sortes, raconte-t-elle, « mais ça, c’est une première ».

Le bac de recyclage où la victime a été trouvée semble, selon Mme Gravel, appartenir au dépanneur. Mais elle ne voit pas du tout comment le commerce pourrait être impliqué dans l’affaire.

Ce n’est plus la vie normale.

Linda Gravel, employée du dépanneur Bécotte depuis 6 ans

D’ailleurs, les résidants du quartier ont évité le dépanneur, normalement achalandé, soutient-elle. « Je me mets à la place des employés du camion [de recyclage]… tu ne t’attends pas à ça ! »

Un peu plus loin sur l’avenue Letourneux, Sarah Guigues et son conjoint font la mise au point sur leurs vélos, sur lesquels sont attachés des sièges d’enfant. Ils en ont deux, âgés de 2 ans et 4 ans. « On se disait, justement : comment est-ce qu’on va leur expliquer, pour que ni eux ni nous ne vivions dans la peur ? », se questionne Mme Guigues, qui demeure dans Hochelaga-Maisonneuve depuis 10 ans. Prostitution, itinérance, conflits nocturnes, certes, le quartier n’est pas de tout repos, explique-t-elle. Mais il est aussi un endroit très agréable à vivre, ajoute-t-elle, en saluant une voisine qui passe par là.

Dans une version précédente de ce texte, nous indiquions que les employés ayant fait la découverte étaient ceux de la Ville de Montréal. Ce sont plutôt des employés des Services Matrec Inc. Nos excuses.