Depuis son lancement à la fin de septembre, la stratégie Centaure, le plan du gouvernement du Québec pour lutter contre la violence par armes à feu, a mené à la saisie de près de 400 armes. Les autorités ont fait le point jeudi sur les succès rencontrés jusqu’ici, tout en reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, lors de l’annonce du lancement de l’opération Centaure, le 24 septembre dernier

394 armes saisies

Entre le 1er octobre 2021 et le 1er juin dernier, les six corps de police principaux participant à la stratégie Centaure (ceux de Montréal, Laval, Longueuil, Québec, Gatineau et la Sûreté du Québec) ont saisi 394 armes à feu, majoritairement des armes de poing, selon un bilan dévoilé jeudi. Fait à noter, les arrestations sont plus nombreuses que les saisies d’armes. On en compte déjà 426.

97 enquêtes en cours

En date du 1er juin, les corps policiers participants avaient 97 enquêtes ouvertes pour des dossiers de crimes impliquant des armes à feu. Le constat est que les suspects impliqués dans la vague de violence actuelle sont moins soucieux de la sécurité des passants et plus à l’aise avec le fait de tirer dans des lieux publics, comparativement à ce qu’on voyait autrefois, confirme le lieutenant Benoit Richard, de la Sûreté du Québec.

De 3000 $ à 8000 $

C’est le prix actuel d’une arme sur le marché noir au Québec, selon le renseignement policier. Les armes sont majoritairement achetées aux États-Unis pour environ 300 $ à 500 $ et se revendent 10 fois plus cher dans la rue au Québec. Plusieurs intermédiaires se prennent une part de profits en chemin, selon les enquêtes policières.

453 armes à la frontière

Le North Country Crime Analysis Center a dénombré 453 saisies d’armes à proximité de la frontière, au Québec et aux États-Unis, entre juin 2020 et mars 2022. L’officier responsable des enquêtes criminelles pour la région du Québec au sein de la Gendarmerie royale du Canada, Martin Roach, affirme que l’aide des résidants est cruciale dans ces dossiers. « Les citoyens qui habitent le long de la frontière deviennent très importants pour ce qui est de la surveillance du territoire », dit-il.

7 imprimantes 3D

Les organisations qui participent à la stratégie Centaure ont saisi sept imprimantes 3D pouvant servir à la fabrication d’armes. Ce phénomène de production locale est bien réel, mais concerne seulement une petite fraction des armes présentes dans la rue au Québec. L’Agence des services frontaliers du Canada surveille l’entrée des pièces, des armes assemblées et des imprimantes 3D, notamment dans les colis postaux.

0 monopole

Le renseignement policier est clair : il n’y a pas de monopole, pas de groupe hégémonique qui contrôle le trafic, l’importation et la distribution d’armes sur le marché criminel au Québec. Plusieurs groupes participent à ce commerce et les portes d’entrée sont nombreuses.