Une femme est persuadée d’avoir été droguée à son insu au bar Les Foufounes Électriques, à Montréal, exactement une semaine avant la chanteuse L’Isle, dans des circonstances presque identiques. Les deux femmes ont porté plainte à la police mercredi et des enquêtes ont été ouvertes.

Dans la nuit du 20 au 21 mai, Amélie* s’est réveillée amochée aux urgences du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Son dernier souvenir remonte au spectacle auquel elle assistait avec un ami, pinte de bière à la main, aux Foufounes Électriques, bar emblématique de la rue Sainte-Catherine.

Elle avait déjà consommé deux bières au cours de la soirée, l’une servie dans une canette fermée et l’autre en fût, chaque fois suivies de gorgées d’eau. Ce n’est qu’au troisième verre de bière, aussi servi en fût au bar principal de l’établissement, que la femme a commencé à se sentir étourdie.

« À partir de là, je ne me souviens plus de grand-chose », raconte-t-elle en entrevue avec La Presse.

D’après ce que lui a raconté son ami, Amélie paraissait être dans un état d’ivresse avancé et avait une démarche titubante, au point de tomber et de s’érafler le genou. « [Mon ami] sait que ça m’en prend plus que ça pour être dans cet état-là », ajoute-t-elle.

Confuse, elle a ensuite perdu de vue son ami pour finalement s’écrouler sur le trottoir à l’extérieur du bar, seule et complètement inerte. D’ailleurs, l’ami d’Amélie, qui a consommé les mêmes boissons qu’elle, aurait aussi ressenti d’étranges effets. « Il était clairement dans un autre état », se souvient-elle.

Heureusement, de bons samaritains ont porté secours à Amélie et appelé une ambulance. Ils ont aussi utilisé le téléphone de la jeune femme pour prévenir son ami afin qu’il puisse la rejoindre à l’hôpital.

Similitudes inquiétantes

C’est mardi dernier qu’Amélie a vu sur Instagram la publication d’Ariane Brunet, aussi connue sous son nom d’artiste L’Isle. La chanteuse y racontait avoir été droguée à son insu pendant un spectacle à Montréal, une semaine exactement après Amélie. Frappée par les similarités entre leurs expériences, Amélie a joint la chanteuse dans l’espoir que celle-ci lui révèle l’endroit où elle avait été droguée.

Au cours de la soirée, l’artiste a répondu au message d’Amélie et elles se sont rendu compte qu’elles avaient vécu leur mésaventure au même bar : Les Foufounes Électriques.

« Nos histoires sont exactement les mêmes, au même endroit. Ça commence à être un peu louche », estime la jeune femme.

L’hôpital où a atterri Amélie n’a procédé à aucune analyse de sang ou d’urine afin de détecter la présence de drogue de synthèse dans son organisme. Même chose dans le cas de la chanteuse L’Isle. « Ils n’ont absolument rien fait. C’était comme : “On attend qu’elle se réveille, puis après, partez.” »

Amélie peine à s’expliquer ce qui lui est arrivé ce soir-là. « J’ai toujours eu mon verre à la main, il ne m’a quitté à aucun moment », assure-t-elle. Elle a demandé une copie de son dossier médical au CHUM dans l’espoir que celui-ci l’aide à reconstituer les évènements.

Les deux victimes présumées ont officiellement fait une déclaration dans un poste de quartier de Montréal, en fin d’après-midi mercredi. Leurs plaintes ont été retenues et deux enquêtes distinctes ont été ouvertes.

L’équipe de gestion des Foufounes Électriques n’a pas rappelé La Presse.

* Amélie n’a pas voulu divulguer son nom de famille, ses proches n’étant pas au courant de sa situation.