Un entrepreneur proche d’acteurs importants du crime organisé a été tué par arme à feu dans un restaurant de Laval mercredi soir, ce qui fait craindre aux enquêteurs spécialisés une hausse des tensions au sein de la pègre, a appris La Presse.

« Vers 19 h 25, nous avons reçu un appel pour des coups de feu dans un restaurant du boulevard des Laurentides. Un homme de 42 ans a été transféré au centre hospitalier », a expliqué Geneviève Major, porte-parole de la police de Laval. L’homme est ensuite mort à l’hôpital, a confirmé la police.

L’évènement est survenu au restaurant Perle vietnamienne et plusieurs sources ont confirmé à La Presse que la victime est Bernard Cherfan, un entrepreneur qui aurait entretenu des liens avec des membres du crime organisé, dont Stefano Sollecito, considéré jusqu’à récemment comme le chef du clan sicilien de la mafia à Montréal.

Pendant le procès du tueur à gages Frédérick Silva, un enquêteur est venu raconter en cour comment les policiers avaient soupçonné ce dernier de se cacher avec Bernard Cherfan pendant sa cavale.

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Bernard Cherfan a possédé au fil des ans plusieurs entreprises.

Bernard Cherfan a déjà possédé des entreprises qui se disaient actives dans l’industrie de la construction et de l’immobilier, de la publicité et des appareils cellulaires. Selon une source qui avait connaissance de ses activités, il aurait fourni à plusieurs personnes des appareils de communications cryptés qui pouvaient servir à déjouer la surveillance des autorités.

Un autre proche de Frédérick Silva, Sébastien Giroux, 36 ans, a été tué par balle à Montréal le 11 mai dernier. Il avait plaidé coupable à une accusation de complicité de meurtre après le fait et attendait le prononcé de sa peine pour entrer au pénitencier.

Des enquêteurs spécialisés s’inquiètent du fait que ces récents évènements puissent être le symptôme d’un conflit en gestation entre différentes factions du crime organisé de la grande région de Montréal, selon nos sources.

La police de Laval a d’ailleurs transféré la responsabilité de l’enquête à la Sûreté du Québec dans le cadre de la stratégie CENTAURE de lutte contre la violence armée. « L’enquête a rapidement permis de faire un lien avec le crime organisé et nous collaborons maintenant avec la Sûreté du Québec dans ce dossier », affirme Mme Major.