Deux des quatre adolescents impliqués dans un plan machiavélique pour tuer un élève de leur école secondaire l’automne dernier écopent respectivement de 12 et de 15 mois de probation. Un soulagement pour la victime, qui déplore l’usage conflictuel des réseaux sociaux chez les jeunes de son âge.

« Le 5 septembre dernier, notre vie a basculé. Quatre jeunes, dont trois qu’on connaissait très bien, ont comploté pour tuer et torturer notre fils », a résumé la mère de la victime dans un troublant témoignage.

L’automne dernier, quatre jeunes d’une école secondaire de Saint-Michel avaient échafaudé un plan pour mettre le feu à leur école et tuer un ancien ami. Ils s’étaient notamment inspirés de la tragédie de Columbine, aux États-Unis.

Des menaces sur les réseaux sociaux, de fausses rumeurs de harcèlement sexuel, un complot pour tuer leur ancien copain d’enfance : la mère peine à comprendre ce qui s’est produit dans la tête des jeunes instigateurs. « Mon fils était ciblé. Il s’est fait traiter de violeur après de fausses rumeurs propagées en ligne. »

Le garçon a d’ailleurs quitté ses activités parascolaires et s’est retrouvé en échec scolaire. Même après coup, le jeune homme s’est retrouvé dans un état de stress constant. Il se rendait à l’école dans un état d’hypervigilance, a-t-il expliqué aux journalistes présents.

Si j’avais un message pour les jeunes : parlez-vous de vive voix. Les réseaux sociaux engendrent des conflits, et les gens n’y sont pas eux-mêmes. J’ai la chance d’encore être là pour vous en parler.

La victime

Le père de la victime, toujours sous le choc, a invité les parents à « assumer leur rôle » et à ne pas vivre dans le déni quand leur enfant tient des propos inquiétants en ligne. « Mon fils est vivant parce que ce plan a échoué. Des signaux avaient été envoyés auparavant. Quand votre enfant propage des mots qui blessent sur les réseaux sociaux, il faut mettre une limite. »

Jeunes isolés

Il y avait une planification et une préméditation dans les propos et informations transmises par les accusés qui ont mené à un plan détaillé, a noté la juge au sujet des deux accusés.

« Le rapport souligne aussi la détresse des adolescents isolés pendant la pandémie et les moyens mésadaptés pour réagir à leur grande détresse », a-t-elle ajouté.

Les accusés, un adolescent de 15 ans et sa complice de 16 ans qu’on ne peut nommer en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse, avaient plaidé coupable au préalable.

Ils écopent respectivement de 15 mois et de 12 mois de probation. Ils devront respecter plusieurs conditions, notamment quant à leur utilisation des réseaux sociaux. Il leur est aussi interdit de posséder des armes et du matériel pyrotechnique.

Le procès des deux autres jeunes impliqués dans cette affaire se tiendra en octobre prochain.