Un groupe de défense des droits des animaux veut empêcher la tenue de deux épreuves de rodéo habituellement présentées au Festival western de Saint-Tite, alléguant qu’elles constituent de mauvais traitements et causent de la détresse aux bêtes.

Le groupe Droit animalier Québec (DAQ) a déposé jeudi en Cour supérieure une demande d’injonction pour faire interdire les épreuves de prise du veau au lasso et de terrassement du bouvillon (veau devenu adolescent).

Ces deux épreuves constituent de mauvais traitements pouvant affecter la santé des animaux et compromettent ainsi leur bien-être et leur sécurité, avance la poursuite. Elles « placent [les êtres animaux] en situation de détresse, car ils sont soumis à un traitement qui [leur] cause des douleurs aiguës et qu’ils sont exposés à des conditions qui [leur] causent une anxiété et une souffrance excessives », dénonce DAQ.

En 2015, le Code civil du Québec a été modifié pour stipuler que « les animaux ne sont pas des biens. Ils sont des êtres doués de sensibilité et ils ont des impératifs biologiques », rappelle la porte-parole de DAQ, Oana Zamfir.

« Il y a aussi eu l’adoption de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal (loi BESA) qui stipule que le propriétaire ou le gardien de l’être animal doit s’assurer que son bien-être et sa sécurité ne sont pas compromis », ajoute Mme Zamfir.

DAQ a soumis à un vétérinaire, le DGeoffroy Autenne, des vidéos de rodéos tournées en 2017, 2019 et 2021.

Dans son rapport, le DAutenne conclut que « les activités de prise du veau au lasso et de terrassement du bouvillon portent atteinte à la santé de ces animaux ».

Pendant les rodéos, les cowboys effectuent « des manipulations au cours desquelles les animaux sont exposés systématiquement à des méthodes de contentions et de manipulations violentes (projection au sol par torsion cervicale, contention par étranglement au lasso) particulièrement stressantes menant à un état de détresse de l’animal, [qui est exposé] à des douleurs aigües menant à un état de souffrance définie par la conscientisation aversive de la douleur compte tenu des capacités cognitives des bovins », écrit le vétérinaire.

« Il observe que les activités visées causent aux veaux et aux bouvillons des lésions importantes sur les tissus de la région cervicale, des lésions oculaires et de la détresse respiratoire », indique la poursuite.

Environ 40 veaux et 40 bouvillons participeraient annuellement à ces activités, et chaque animal serait utilisé à plusieurs reprises, selon DAQ.

L’organisme demande donc au tribunal d’interdire ces deux activités.

La direction du Festival western de Saint-Tite n’a pas voulu accorder d’entrevue, mais a émis un communiqué indiquant qu’elle avait « toujours respecté les lois et les règlements en vigueur, et que l’organisation continue d’offrir son entière collaboration à l’ensemble des travaux touchant au bien-être animal ».

Elle rappelle par ailleurs être toujours en attente d’un rapport du comité du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec concernant le bien-être animal.

Le Festival se déroulera cette année du 9 au 18 septembre.