Le proxénète Westley Alectus, qui devait recevoir sa sentence mercredi au palais de justice de Montréal, ne s’est pas présenté devant le juge Pierre Dupras. Un mandat d’arrêt a été lancé contre l’ex-propriétaire de salon de massage.

À 14 h, l’avocate de la défense, MAnna Ouahnich, a assuré que son client « n’aurait que 20 à 30 minutes de retard », et qu’il était « prêt à recevoir sa sentence de prison ».

Le procureur de la Couronne, MCharles Doucet, réclamait une peine de 42 mois de prison dans ce dossier. La défense plaidait quant à elle pour sentence de deux ans moins un jour.

Deux heures plus tard, Alectus n’était toujours pas arrivé au palais de justice. Pour que le juge prononce sa sentence malgré l’absence du criminel, il aurait fallu avoir la preuve que ce dernier tente d’éluder le cours de la justice en s’enfuyant vers une autre province ou un autre pays.

N’ayant pas cette preuve en main, le juge Dupras a opté pour le mandat d’arrestation, afin de l’amener de force devant la Cour. Pour ce faire, l’Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme (EILP) du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été contactée.

Exploitation sexuelle

En décembre dernier, le Lavallois de 43 ans a été déclaré coupable de trois accusations reliées au proxénétisme. Il a aussi été reconnu coupable pour des accusations de voies de fait, mais acquitté pour une accusation de voies de fait armé.

De décembre 2016 à Pâques 2017, Westley Alectus a forcé sa copine Iris* à se prostituer entre trois et sept fois par jour, du mardi au samedi. Elle n’a jamais touché d’argent pour ses services. « T’es pas une employée, t’es ma blonde », lui disait le proxénète.

Ce dernier avait servi au tribunal un témoignage qui a été complètement rejeté par le juge Dupras, tandis que celui d’Iris avait été considéré « cohérent ».

Le jour de Pâques, en 2017, Iris a refusé d’avoir une relation sexuelle avec Westley Alectus. Il l’a frappée du revers du poing, au point de la faire saigner. Elle s’est rendue à la police une semaine plus tard, sans toutefois parler de proxénétisme. Cette dernière a porté plainte à nouveau lorsque le criminel lui a demandé de partir dans l’Ouest « faire escorte ».

Alectus possédait également des salons de massage, dont l’un s’appelait Prestige Spa et massage, mais affirmait qu’aucun service sexuel n’y était offert.

* Nom fictif pour protéger l’anonymat de la victime

Avec Louis-Samuel Perron, La Presse