Le jeune homme qui aurait été poignardé par le mafieux Nicola Spagnolo en août 2020, dans le Vieux-Montréal, « était en crise, gigotait beaucoup, criait de douleur et affichait une lacération par laquelle sortaient ses intestins ».

C’est ce qu’a raconté l’un des premiers policiers arrivés sur les lieux, au jour 3 du procès devant juge seul de Spagnolo, accusé de voies de fait graves. Ce dernier aurait poignardé un jeune homme – dont on doit taire l’identité – à la sortie d’un bar, à la suite d’une dispute, dans la nuit du 1er au 2 août 2020.

Le policier Alexis Nadeau, qui n’avait alors pas deux ans d’expérience au SPVM, patrouillait dans le secteur du PDQ 21, dans la nuit du 1er au 2 août, lorsqu’il a reçu à 2 h 18 un appel pour un homme poignardé à l’angle des rues Saint-François-Xavier et Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal.

À son arrivée sur les lieux quelques minutes plus tard, l’agent Nadeau a installé des cordons policiers pour délimiter un périmètre de sécurité. L’un de ses collègues était déjà penché sur la victime et maintenait une pression sur sa blessure.

« La victime était torse nu. Le jeune homme était en crise, il gigotait beaucoup des bras et des jambes. Il criait et se plaignait de douleurs », a témoigné l’agent Nadeau.

« Il y avait beaucoup de sang qui sortait de sa blessure. Je voyais que ses intestins étaient un peu sortis de sa lacération », a poursuivi le policier.

Description succincte

À 2 h 34, les paramédicaux d’Urgences-santé mettaient déjà la victime dans leur ambulance. Le policier Nadeau est monté à bord de celle-ci pour accompagner la victime. Il a posé des questions au jeune homme, pour tenter d’avoir une description du suspect, mais il n’était pas coopératif.

« Il continuait de crier et de gigoter. Il avait des torsions de douleurs et était en état de crise. Tout ce que j’ai noté, c’est qu’il m’a dit : “C’était un vieux crisse de riche” et “J’en reviens pas qu’il m’ait stabbé” », a rapporté le policier.

La victime est arrivée à l’Hôpital général de Montréal à 2 h 40, six minutes après avoir été montée à bord de l’ambulance.

« Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital, il a aussitôt été pris en charge par le personnel et amené dans la salle de choc. À 3 h 17, le docteur nous a dit que l’opération s’était bien déroulée et qu’il n’y avait plus de danger pour sa vie », a conclu l’agent Nadeau.

Témoignage à partir de l'Asie

La victime a témoigné par visioconférence mardi et mercredi. Elle se trouve actuellement en Asie, à 12 heures de décalage horaire, et mercredi, son contre-interrogatoire s’est terminé à 15 h 30, heure du Québec, donc à 3 h 30 du matin pour elle.

L’identification formelle de Nicola Spagnolo comme étant celui qui a poignardé la victime est au cœur du procès. Le jeune homme a décrit son agresseur comme un individu qui portait une chemise blanche avec des motifs verts. Mercredi, la poursuite a déposé une vidéo captée par les caméras de surveillance de la maison de Nicola Spagnolo le jour du crime sur laquelle ce dernier quitte sa résidence à bord de sa Ferrari, vêtu d’une chemise claire.

CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE D’UNE VIDÉO DÉPOSÉE EN COUR

Nicola Spagnolo quittant sa résidence à bord de sa Ferrari, en fin d’après-midi, dans les heures précédant le crime. Les vidéos ont été saisies par les enquêteurs du SPVM.

Le procès est présidé par le juge Yves Paradis, de la Cour du Québec. La poursuite est assurée par MMatthew Ferguson, alors que MDanièle Roy défend Nicola Spagnolo.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.