Les agents des services frontaliers ont effectué mercredi une demi-douzaine de perquisitions à Drummondville, dont l’une chez un importateur de cocaïne condamné à la suite d’une importante enquête de la Sûreté du Québec (SQ) menée il y a une dizaine d’années, a constaté La Presse.

Selon nos recherches, l’une des résidences ayant fait l'objet d'une perquisition par les enquêteurs de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), rue Notre-Dame, est celle de Julian Andrey Mazuera, 43 ans, un individu arrêté et accusé dans la foulée de l’enquête Loquace menée par la SQ en novembre 2012.

Il s’agit toutefois de perquisitions en cours d’enquête. Aucune arrestation n’était prévue mercredi.

Le porte-parole de l’ASFC a refusé de dévoiler la nature de l’enquête en cours ou de donner à La Presse plus de détails sur les perquisitions de mercredi et les personnes visées.

Cette opération est liée à une enquête criminelle sur de potentielles infractions à la législation frontalière. « Toutefois, afin de ne pas compromettre cette enquête et de protéger des renseignements de nature confidentielle, nous ne pouvons divulguer aucun détail », a déclaré le porte-parole de l’ASFC, Dominique McNeely.

Libération conditionnelle révoquée

L’enquête Loquace a ciblé un consortium de six individus qui ont tenté de prendre le contrôle de la distribution de cocaïne au Canada et s’est soldée par l’arrestation de plus de 90 personnes.

Les enquêteurs ont pu compter sur les services d’un agent civil d’infiltration qui était le bras-droit de l’un des six membres du consortium et qui informait ses policiers contrôleurs de toutes les transactions qui passaient par lui.

Julian Andrey Mazuera a été accusé d’importation de cocaïne, de possession de cocaïne dans un but de trafic, de trafic de cocaïne et de recel après l’enquête Loquace et a été condamné à neuf ans de pénitencier.

PHOTO FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC

Julian Andrey Mazuera en 2012.

Il a obtenu une libération conditionnelle totale, mais celle-ci a été suspendue en décembre puis révoquée le mois dernier, car le délinquant aurait brisé plusieurs conditions.

Au cours des derniers mois et années, Mazuera se serait retrouvé à l’extérieur d’un territoire auquel il était limité, n’aurait pas répondu à son téléphone cellulaire lorsque les autorités l’appelaient, aurait été en contact ou aurait rencontré des individus impliqués dans des activités criminelles, aurait effectué des manœuvres de contre-filature, aurait possédé plus d’un téléphone et aurait refusé de partager avec son surveillant les relevés de facturation de ces téléphones, selon ce qu’on apprend dans une décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada rendue récemment.

On apprend également dans celle-ci que les commissaires aux libérations conditionnelles n’ont pu lui communiquer toutes les informations contenues dans un rapport de renseignement daté du 29 décembre 2021 « sans risquer de compromettre la sécurité d’une personne ou la tenue d’une enquête licite ».

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.