Il pensait acheter un iPhone, il a reçu une balle. L’homme blessé par projectile samedi soir devant un immeuble du secteur Tétreaultville, à Montréal, était sur place pour faire un achat après avoir répondu à une annonce sur Kijiji. Il se serait plutôt fait attaquer par au moins un individu armé, qui aurait tenté de le voler.

Selon nos informations, l’homme dans la vingtaine s’était rendu à l’adresse de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve vers 19 h pour acheter un téléphone vendu sur l’internet par la plateforme Kijiji.

Lorsqu’il s’est présenté à l’occupant du logement en question, ce dernier aurait affirmé ne pas avoir fait d’annonce de vente.

L’homme de 26 ans s’apprêtait à quitter les lieux au moment où un ou plusieurs suspects l’ont brutalement attaqué pour s’emparer de son téléphone et de son argent. La victime aurait résisté à ses assaillants. L’un d’entre eux lui aurait alors tiré dessus pour ensuite prendre la fuite, indiquent des sources policières non autorisées à parler aux médias.

« C’est l’une des hypothèses concernant ce dossier, mais l’enquête est toujours en cours, donc rien n’est confirmé », indique de son côté Jean-Pierre Brabant, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Quant à la victime, un homme sans histoire, elle est hors de danger malgré des blessures graves, précise le relationniste. Le SPVM n’a procédé à aucune arrestation liée à cet évènement.

Un périmètre de sécurité a été érigé pour permettre aux enquêteurs d’en établir les causes et circonstances.

Pour le sergent-détective retraité du SPVM André Gélinas, cet énième épisode de violence à Montréal confirme une chose : l’accessibilité aux armes à feu à travers la métropole est inédite. « Il y a aussi une grande impunité là-dedans. » Le stratagème selon lequel des suspects donnent rendez-vous à un acheteur potentiel en soirée pour le voler n’est pas nouveau, poursuit-il.

« Tirer sur quelqu’un pour un iPhone, ça, c’est assez rare. De commencer à faire des vols qualifiés, de montrer une arme et de tirer, ça sonne une cloche. »

Les armes à feu ont longtemps été associées au crime organisé, mais des évènements comme celui de samedi soir prouvent que « des criminels de peu d’envergure » peuvent se procurer une arme et n’hésitent pas à l’utiliser, conclut M. Gélinas.

« Tout le monde achète et vend sur Marketplace ou Kijiji. Ça aurait pu arriver à n’importe qui. C’est inquiétant pour la population. »

Zones d’échanges sécurisées

Le SPVM offre seulement trois zones d’échanges sécurisées à travers le territoire desservi par le corps policier. Il s’agit d’espaces sécuritaires sous surveillance où les vendeurs ou acheteurs peuvent y rencontrer les personnes avec qui une transaction en ligne a été effectuée et procéder à l’échange du bien vendu. Trois zones sécurisées sont actuellement disponibles 24 heures.

  • Poste de quartier 4 (4139, boul. des Sources, à Dollard-des-Ormeaux)
  • Poste de quartier 20 (1432, rue Sainte-Catherine Ouest, près de la rue Bishop)
  • Poste de quartier 46 (6850, boul. Joseph-Renaud, à Anjou)