Un membre des Hells Angels a été condamné pour voies de fait, un autre a été libéré du même chef et la poursuite a retiré une accusation de possession d’arme contre un troisième, cette semaine, dans deux dossiers différents dont les procédures se déroulaient aux palais de justice de Saint-Jérôme et de Montréal.

Dans ce dernier cas, le Hells Angels de la section de Montréal, Michel Lamontagne, 45 ans, était accusé de possession d’une arme prohibée.

Il avait été arrêté le soir du 29 mai 2021 au restaurant Prima Luna, situé sur le boulevard Henri-Bourassa dans le quartier Pointe-aux-Trembles, où plusieurs individus étaient réunis pour souligner l’anniversaire de naissance du motard.

Ce soir-là, des policiers du groupe Éclipse, spécialisés dans la surveillance des bars et dans la collecte de renseignements sur le crime organisé, ont constaté la présence de plusieurs véhicules dans le stationnement de l’établissement, ce qui était incompatible avec le nombre de clients attablés sur la terrasse et avec les règles sanitaires toujours en vigueur.

Ils ont aussi observé un homme assis dans une voiture qui semblait faire de la surveillance.

Les agents sont entrés dans le restaurant, dans lequel les lumières étaient fermées. En progressant avec des lampes de poche, ils entendaient des chuchotements, selon ce que des policiers ont raconté lors de l’enquête sur remise en liberté du motard.

Un des policiers s’est approché d’une pièce d’où Lamontagne est sorti, l’air nerveux. Dans la pièce, une espèce de débarras où il n’y avait personne, le policier a découvert une arme de poing chargée de cinq balles sous une étagère.

Les policiers ont alors demandé à Lamontagne de retourner à sa table à laquelle étaient également assis les influents Hells Angels Martin Robert et Stéphane Plouffe, ainsi que Francesco Del Balso, relié aux motards et à la mafia.

Deux membres influents de la mafia montréalaise ayant également des liens étroits avec les Hells Angels, Marco Pizzi et Davide Barberio, étaient aussi assis dans la salle.

Lors de l’enquête sur remise en liberté, un policier a indiqué que les empreintes de Lamontagne n’ont pas été retrouvées sur l’arme et qu’il attendait des résultats d’analyses d’ADN.

Vraisemblablement, ceux-ci n’ont pas été concluants puisque la procureure au dossier, MJosiane Laplante, a annoncé lundi dans la salle d’audience que « la poursuite retirait les accusations », ce qui constitue ni plus ni moins qu’un arrêt des procédures.

Michel Lamontagne était en liberté provisoire durant le déroulement des procédures.

Un dernier service mouvementé

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES LA PRESSE

Les Hells Angels Jean-Richard Larivière et François Vachon (au centre) à leur arrivée au mariage de Martin Robert, à Montréal, en décembre 2018.

Par ailleurs, le Hells Angels de la section de Montréal, Jean-Richard Larivière, 54 ans, a plaidé coupable mercredi à un chef de voies de fait simples.

Lui et un autre Hells Angels, François Vachon, s’en étaient pris en juillet 2020 à Rosemère au gérant d’un restaurant qui venait de leur annoncer qu’il en était à son dernier service. Les motards n’ont pas apprécié et ont agressé le gérant.

Larivière a été condamné à verser 1500 $ au Club des petits déjeuners et à une probation de 18 mois au cours de laquelle il devra garder la paix et avoir une bonne conduite.

Son avocate, MIsabella Teolis, a plaidé que son client était en état d’ébriété avancé au moment des évènements. Larivière avait été libéré provisoirement sur promesse de suivre une thérapie et il ne toucherait plus à l’alcool aujourd’hui.

La victime dans cette affaire aurait retiré sa plainte.

Deux autres chefs d’agression causant des lésions corporelles et de menaces ont été retirés.

Quant à François Vachon, il a été acquitté d’une accusation de voies de fait simples qui avait aussi été portées contre lui.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.