(Ottawa) Tamara Lich fait appel de ses conditions de remise en liberté sous caution pendant qu’elle attend son procès pour des accusations liées à son rôle dans l’organisation des manifestations qui ont paralysé le centre-ville d’Ottawa pendant plusieurs semaines, en février.

Diane Magas, une avocate représentant Mme Lich, a fait appel devant un tribunal ontarien des conditions, y compris les restrictions sur l’utilisation des médias sociaux.

Le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles, qui collabore à la défense, affirme que les conditions imposées par le tribunal violent les garanties de liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

L’organisme affirme que l’interdiction faite à Mme Lich de s’exprimer sur les réseaux sociaux, y compris de faire des commentaires sur les mesures sanitaires liées à la COVID-19, n’a pas de « lien rationnel » avec un risque pour la sécurité publique ou la commission d’autres infractions.

Tamara Lich, âgée de 49 ans, de Medicine Hat, en Alberta, avait été arrêtée le 17 février à Ottawa. Elle a été depuis accusée notamment d’avoir commis un méfait et d’avoir conseillé à d’autres de commettre un méfait.

Le 22 février, la juge Julie Bourgeois, de la Cour de l’Ontario, avait refusé de lui accorder une libération sous caution, « pour la protection et la sécurité du public ».

L’avocat de Mme Lich a ensuite contesté cette décision en Cour supérieure. Il a notamment mis en doute l’impartialité de la juge Bourgeois, qui avait été candidate libérale aux élections fédérales de 2011 et qui a déclaré que sa propre communauté avait été touchée par les manifestations à Ottawa.

Le juge John M. Johnston, de la Cour supérieure, n’a reconnu aucun fondement à cette thèse de partialité, mais il a constaté plusieurs erreurs de droit dans la décision de la juge Bourgeois. Il conclut par ailleurs que le risque associé à la libération de Mme Lich, soulevé par la juge, pouvait être réduit par la nouvelle caution suggérée par la défense.

Le juge Johnston a finalement libéré Mme Lich le 7 mars contre une caution de 25 000 $ et plusieurs conditions, notamment une interdiction de fréquenter les réseaux sociaux. Mme Lich a aussi dû promettre de quitter Ottawa dans les 24 heures et la province dans les 72 heures.

Elle ne doit également avoir aucune implication dans les manifestations contre la COVID-19 ou la vaccination obligatoire. De plus, elle ne peut avoir aucun contact avec au moins 10 autres personnes impliquées dans le « convoi de la liberté », dont Pat King, Tom Marazzo, Benjamin Dichter, Daniel Bulford, Tyson George Billings, Christopher Barber, Owen Swiderski, Byron Carr, James Bauder et Kerry Komix.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.