Un enfant de 18 mois de Stoneham, porté disparu avec sa mère, a été retrouvé jeudi soir en Ontario. « L’enfant se porte bien », a indiqué la SQ, dans un communiqué.

La voiture en lien avec l’avis de recherche a été localisée vers 18 h 30, à Hagar, en Ontario. La Sûreté du Québec avait lancé un appel à la population mercredi, à la demande de la direction de la protection de la jeunesse (DPJ), pour tenter de retrouver la mère et son fils. La femme de 32 ans aurait quitté son domicile de Stoneham-et-Tewkesbury au cours de la fin de semaine avec son fils et n’avait pas donné signe de vie depuis.

« Les circonstances entourant leur départ de la région amènent les autorités à croire que la situation de l’enfant est ou peut être considérée comme compromise », avait indiqué la Sûreté du Québec dans un communiqué.

La mère de l’enfant devait être questionnée bientôt par la police au sujet du meurtre de son ex-conjoint, un homme qui avait dû s’engager devant la cour à ne plus l’importuner après des années de relation houleuse et qui a été retrouvé mort à la Saint-Valentin.

Jeudi, l’appel au public avait été élargi à l’ensemble du Canada, parce que les policiers avaient été informés du fait que la mère aurait quitté le Québec, « possiblement en direction de l’Ouest canadien ». Elle pouvait circuler à bord d’un véhicule Chrysler 300 blanc et porter une perruque ou avoir teint ses cheveux pour modifier son apparence, selon les enquêteurs chargés du dossier.

« Les autorités ont aussi appris qu’elle aurait tenté de confier son fils à une connaissance avant de partir », a précisé le corps policier. La connaissance en question n’était toutefois pas en mesure de l’aider à ce moment.

La mère est l’ancienne conjointe d’un chauffeur de poids lourds retrouvé mort dans sa résidence de Saint-Isidore, en Beauce, vers 13 h, le jour de la Saint-Valentin. Ce sont ses collègues d’Équipements d’érablière CDL, l’entreprise où il travaillait, qui avaient signalé son absence. La police avait alors évoqué une « mort violente » évidente et ouvert une enquête pour meurtre.

L’homme est le père du bambin de 18 mois. Il était séparé de la mère.

Le père inquiétait les autorités

Selon des documents judiciaires obtenus par La Presse, la police était intervenue en juin dernier pour traîner le père devant un juge, parce que des « incidents » survenus entre 2019 et 2021 à Saint-Isidore faisaient craindre qu’il « cause des lésions » à la mère de son fils ou qu’il « endommage sa propriété ».

Lors d’une première comparution, le père n’avait pas reconnu les faits. Un juge lui avait d’abord interdit de posséder des armes. Une semaine plus tard, lors d’une seconde comparution, l’homme avait admis que son comportement pouvait susciter des craintes pour la sécurité de son ex-conjointe.

Le père de famille n’a jamais été accusé d’un acte de violence concret et son casier judiciaire demeure vierge. Mais devant la cour, le 17 juin dernier, il avait dû s’engager à garder la paix, à ne plus communiquer avec la mère sans son consentement, à ne pas « l’importuner, la suivre, l’épier ou la harceler ». Il devait aussi accepter de quitter tout lieu où elle se trouvait si elle en faisait la demande. Le tribunal l’avait forcé du même coup à amorcer des démarches pour suivre une thérapie en lien avec « l’impulsivité et/ou la violence ».

Des questions supplémentaires

Après la découverte du corps sans vie du père de famille récemment, les policiers avaient averti la mère qu’ils auraient peut-être des questions supplémentaires à lui poser, à titre de « témoin » potentielle, selon nos informations. Samedi soir dernier, les autorités ont eu de ses nouvelles, alors qu’elle se trouvait à son domicile. Dimanche, elle avait disparu, sans laisser de traces, avec son enfant. Elle ne répondait plus à son téléphone.

La police n’avait pas déclenché d’alerte AMBER pour retrouver le bambin de 18 mois parce que ce dossier ne répond pas aux critères en la matière. Il ne s’agissait pas d’un enlèvement, car la femme a la garde légale de l’enfant.

Avec la collaboration de Florence Morin-Martel, La Presse