Le cégep Marie-Victorin a été complètement évacué mardi après-midi, dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, après des signalements voulant qu’un homme portant une arme se trouvait près de l’établissement d’enseignement.

« J’étais en plein match de badminton et une femme est arrivée en courant et a demandé de parler à notre professeur. J’ai vu son visage se décomposer. Il est devenu sérieux », raconte l’étudiante Yasmine Anarouche.

Le professeur a demandé aux élèves de se mettre dans un coin du gymnase et est allé verrouiller les portes. « Il nous a dit que quelqu’un avait été perçu avec une arme », dit-elle. Une quinzaine de minutes plus tard, leur classe a été évacuée de l’école, comme le reste de l’établissement.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rapporte avoir reçu des appels au 911 concernant un homme qui aurait été aperçu « avec une arme à feu à l’extérieur du cégep ». D’autres individus se trouvaient alors avec lui, selon les informations transmises à la police.

À un moment, le groupe d’individus serait entré à l’intérieur du cégep, sans toutefois proférer de menaces aux gens sur place. « Il n’y a personne qui les a vus en possession de l’arme à feu, donc on sait qu’elle n’a pas été montrée et qu’il n’y a pas eu de menaces », a résumé la porte-parole de la police de Montréal, Véronique Dubuc, en précisant que les individus recherchés avaient quitté le cégep avant l’arrivée des policiers.

Ibtihal Ettamli et Mayssa Mokkadem étaient en cours de physique lorsqu’elles ont vu les policiers arriver. « On ne savait pas trop ce qui se passait. On stressait, parce qu’on ne savait pas si on devait sortir de l’école ou non », dit Mayssa. Après avoir reçu l’ordre d’évacuer par le haut-parleur du cégep, les jeunes femmes sont sorties sans manteau, comme de nombreux autres élèves.

Évacuation « par mesure préventive »

Plus d’une dizaine de voitures de patrouille, dont des équipes d’intervention spécialisée, ont convergé vers le secteur, plus précisément vers la rue Marie-Victorin, non loin du boulevard Maurice-Duplessis. Au passage de La Presse mardi, de nombreux élèves, membres du personnel et autres personnes étaient rassemblés dans la rue, à l’extérieur du cégep, sous la neige.

Zineb Lambaret et Marc-Antoine Fournier, sur le trottoir, observaient la scène. « Je suis vraiment étonné. C’est la première fois que ça arrive, une situation comme ça », a dit le jeune homme. « C’est stressant, on ne nous a pas donné plus d’explications », a renchéri sa condisciple.

« Une fille est arrivée dans notre classe en courant pour nous dire d’évacuer. On s’est dépêchés à aller chercher le manteau de notre amie et on est sortis », raconte Amélie Tremblay-Roy, inscrite au programme d’éducation à l’enfance. Son ami Eduardo Chero-Rodriguez n’a pas eu le temps d’aller chercher le sien. « Mon ami m’a prêté sa veste », dit-il en riant.

La porte-parole du SPVM affirme qu’une évacuation du cégep a été organisée « par mesure préventive », alors qu’une large opération était en branle pour « sécuriser les lieux ».

À la recherche des suspects

Dès l’arrivée des premiers policiers, mardi après-midi, une personne avait été interpellée, mais celle-ci a été libérée peu après, car son arrestation était finalement « non fondée ».

Les enquêteurs du SPVM sont toutefois toujours à la recherche de suspects supplémentaires. Plusieurs policiers ont d’ailleurs été vus en train d’arpenter le secteur, au moment des faits.

Fait à noter : en fin de journée, la police n’était toujours pas en mesure de confirmer elle-même la présence d’une arme, car aucune arme n’avait encore été identifiée et aucune arrestation n’avait été faite. « Il est important de mentionner qu’aucune personne n’a été menacée par arme à feu et nous n’avons non plus aucun blessé », a également précisé Véronique Dubuc.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse