Un agresseur d’enfants récidiviste, dont le dossier traînait devant les tribunaux depuis sept ans, vient d’être déclaré délinquant dangereux et envoyé en prison pour une période indéterminée.

Steve Hurdle avait été arrêté en 2014 pour avoir agressé sexuellement une fillette de 5 ans dans le vestiaire d’une piscine publique du nord de Montréal. Il avait attiré l’enfant dans le vestiaire des hommes en disant vouloir l’aider à mettre ses chaussures.

Par toutes sortes de moyens, il a réussi à étirer le processus judiciaire, mais la juge Silvie Kovacevich, de la Cour du Québec, l’a finalement déclaré délinquant dangereux vendredi dernier, au palais de justice de Montréal.

Cette étiquette, réservée aux pires criminels, signifie que le délinquant a commis, à répétition, des sévices graves et qu’il représente « un danger pour la vie, la sécurité ou le bien-être physique ou mental » d’autrui, selon le Code criminel. Le tribunal peut donc le condamner à la prison pour une période indéterminée.

Dans le cas de Hurdle, la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) devra réévaluer tous les deux ans s’il peut être libéré.

Risque élevé de récidive

Plusieurs jeunes enfants sont tombés dans les griffes du prédateur sexuel de 42 ans depuis le début des années 2000. À Sherbrooke, en 2005, alors qu’il sortait de prison pour une autre histoire d’agression sexuelle, il a notamment agressé sexuellement une petite fille de 3 ans qui avait échappé à la surveillance de sa mère dans un grand magasin.

Lors de l’imposition de sa peine en 2007, Hurdle avait été déclaré délinquant à contrôler pour une période de sept ans.

Il s’est cependant retrouvé devant la justice à plusieurs reprises pour non-respect des conditions qui lui étaient imposées.

« Le Tribunal est convaincu qu’une sentence, autre qu’une sentence indéterminée, ne protège vraisemblablement pas la société contre les risques de récidive que représente [Steve Hurdle] », énonce la juge Kovacevich dans sa décision du 11 février.

La magistrate évoque notamment le fait que Hurdle a un diagnostic de pédophilie, qu’il exhibe certains traits de personnalité d’un psychopathe, qu’il ne respecte pas les conditions imposées par le tribunal ou la CNLC, qu’une psychologue a déterminé qu’il représentait un risque élevé de récidive et qu’il était réticent à participer à des thérapies.

Lors de son témoignage, en juin 2021, Steve Hurdle avait affirmé que ses déviances étaient contrôlées depuis qu’il prenait du Lupron, un médicament qui contribuait à diminuer ses « idées débridées » et ses « scénarios déviants envers les enfants ».

Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron, La Presse