Robert Luu et Daniel Lacasse, deux entraîneurs de basketball de l’école secondaire Saint-Laurent accusés pour des crimes de nature sexuelle commis sur d’anciennes élèves, ont été remis en liberté vendredi, mais devront se plier à une longue liste de conditions.

Les deux entraîneurs étaient détenus depuis le 2 février, après avoir été arrêtés sur leur lieu de travail.

Robert Luu, 31 ans, qui fait face à trois chefs d’accusation, notamment pour des agressions sexuelles commises entre 2014 et 2017 sur une personne de moins de 16 ans, a été libéré à la suite de son enquête sur remise en liberté, qui avait eu lieu mercredi.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Robert Luu

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Daniel Lacasse

Il était détenu à la prison de Rivière-des-Prairies et a comparu par visioconférence au palais de justice de Montréal.

Le procureur de la Couronne, MBruno Ménard, demandait qu’il reste en détention, mais le juge Yves Paradis, après avoir pris connaissance de la preuve au dossier, a conclu qu’il pouvait sortir de prison en attendant son procès.

Une ordonnance de la cour empêche les médias de rapporter le contenu de la preuve ou celui des plaidoiries des avocats.

Normalement, un juge peut ordonner qu’un accusé soit détenu jusqu’à son procès, s’il y a un risque qu’il ne se présente pas au tribunal, s’il représente un danger pour le public, ou si le public risque de perdre confiance dans le système de justice dans le cas où l’accusé est remis en liberté.

« La cour a entendu la preuve au dossier, et les garanties qui étaient offertes par l’accusé, et a choisi de remettre l’accusé en liberté », a expliqué le procureur de la Couronne. « L’accusé a été libéré sous plusieurs conditions, notamment de ne pas se retrouver dans les écoles ou en situation de confiance ou d’autorité à l’égard de mineurs. »

Deux membres de la famille de Robert Luu se sont engagés à verser une caution de 2000 $ pour lui permettre de retrouver sa liberté. Si l’accusé ne se conforme pas à ses conditions, ils devront verser une somme additionnelle de 6000 $.

« Dans sa décision, le juge a mis beaucoup d’emphase sur la présomption d’innocence », a souligné l’avocate de M. Luu, MSharon Sandiford. « Et également sur le fait que la règle, c’est la remise en liberté. »

L’avocate a ajouté que la famille de l’accusé était très satisfaite de la décision.

En constatant la décision du juge Paradis au sujet de Robert Luu, MBruno Ménard a décidé d’accepter aussi la libération de Daniel Lacasse, moyennant le respect des mêmes conditions, et le dépôt d’une caution de 1000 $.

L’entraîneur, qui a comparu en personne, menotté dans le box des accusés, fait face à un chef d’accusation pour des attouchements sexuels sur une adolescente vis-à-vis de laquelle il était en position d’autorité, évènements qui se seraient produits entre 2010 et 2012.

« Je m’engage à les respecter », a dit l’homme de 43 ans, lorsque le juge Robert Marchi lui a demandé s’il allait se conformer aux conditions qui lui étaient imposées.

« Mon client va pouvoir se retrouver avec sa famille, il va se conformer aux conditions émises et ça va être un retour au calme pour M. Lacasse », a commenté son avocat, MEddy Ménard.

Daniel Lacasse reviendra devant le tribunal le 24 mars pour la suite du processus judiciaire, alors que Robert Luu devra se présenter en cour le 8 avril.

Charles-Xavier Boislard, un troisième accusé, aussi entraîneur de basketball à l’école secondaire Saint-Laurent, dans l’arrondissement du même nom, à Montréal, avait été remis en liberté dès le lendemain de son arrestation. Il reviendra en cour le 24 mars.