Les individus qui ont tué Rocco Sollecito le matin du 27 mai 2016 à Laval ont attendu durant environ une heure, à proximité du lieu de sa résidence, que le lieutenant de la mafia sorte de son condo dans son VUS, avant de le cribler de balles à un arrêt obligatoire.
Les tueurs ont ensuite quitté la scène de crime sur une moto retrouvée trois ans plus tard, accidentée et entreposée dans le cabanon d’une propriété de la Nouvelle-Écosse.
C’est ce que des témoins ont raconté ces derniers jours au procès devant jury de Dominico Scarfo, accusé de complot et des meurtres de Rocco Sollecito et d’un autre lieutenant du clan des Siciliens, Lorenzo Giordano, tué en mars 2016, également à Laval.
Vendredi dernier, un enquêteur de la Sûreté du Québec, Carl Boulianne, a dit que le matin du 27 mai 2016, vers 7 h 30, un individu est arrivé à moto et l’a garée devant un immeuble situé tout près de celui où habitait Rocco Sollecito, sur le boulevard Saint-Elzéar, près de la rue menant au Marché 440.
La scène a été filmée par des caméras de surveillance. Par la suite, le motocycliste, qui portait son casque de moto, s’est assis dans des marches où il est resté durant un long moment, semblant manipuler son téléphone cellulaire.
Un autre individu a marché sur le trottoir devant l’immeuble où était assis le motocycliste et est monté à bord d’un autobus. Le motocycliste s’est ensuite levé, s’est dirigé vers sa moto et s’est éloigné tranquillement.
Vers 8 h 30, Rocco Sollecito est sorti de son condo, a pris l’ascenseur pour descendre dans le stationnement souterrain de l’immeuble. Il a ensuite quitté le stationnement dans son VUS blanc de marque BMW, a emprunté le boulevard Saint-Elzéar et a été atteint de neuf balles tirées par un homme caché dans un abribus, à une intersection où se trouve un arrêt obligatoire.
Comme l’ont raconté des témoins précédemment, le tueur, portant toujours son casque de moto, a pris la fuite en courant et est monté sur l’engin sur lequel l’attendait son complice.
Les deux hommes ont pris la fuite à moto vers l’autoroute 440, une scène croquée par d’autres caméras de surveillance.
À 1000 km et 13 heures de route
Une moto foncée, comme l’avaient décrite des témoins la semaine dernière, a été retrouvée en Nouvelle-Écosse par les enquêteurs de la Sûreté du Québec, le 17 septembre 2019, un mois avant l’arrestation de Dominico Scarfo.
La moto, qui était accidentée, était recouverte d’une bâche et entreposée dans un cabanon dont la porte n’était pas munie d’une poignée, sur une propriété de l’autoroute 3 à Lower Woods Harbour.
Une plaque d’immatriculation du Québec avait été déposée sur la moto et en effectuant des recherches sur cette plaque et sur le numéro de série de la moto, les policiers ont constaté que l’engin appartenait au père d’un homme dont l’identité est couverte d’un interdit de publication.
La semaine dernière, un autre témoin policier a raconté qu’un impact, qui s’apparente à celui d’un projectile d’arme à feu, a été découvert derrière des carreaux de céramique qui avaient été collés sur un mur, dans le fond du garage d’une résidence de la rue René-Sauvageau, à Terrebonne, lors d’une perquisition menée le 16 octobre 2019, jour de l’arrestation de Scarfo.
Le procès se poursuit mardi avec le témoignage d’un policier qui viendra mettre la table en vue de la présentation des enregistrements de l’accusé faits à son insu par un ancien tueur à gages devenu une taupe de la police.
Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.