Positions de son téléphone cellulaire, factures d’achats, témoignages, etc. : toutes les preuves montrent que Paul Zaidan est bien celui qui a enlevé le fils de la fondatrice des restaurants à déjeuner Chez Cora, Nicholas Tsouflidis, le soir du 8 mars 2017, selon la procureure de la Couronne, MKarine Dalphond.

La preuve reliant Paul Zaidan à cet enlèvement est « circonstancielle », a souligné MDalphond, qui faisait sa plaidoirie mercredi, alors que la preuve est maintenant close. Mais, comme dans le cas d’un casse-tête, « il n’est pas nécessaire d’avoir l’ensemble des pièces pour comprendre l’image », a-t-elle illustré, s’adressant aux membres du jury.

Ex-franchisé de Chez Cora, Paul Zaidan, 52 ans, est accusé d’avoir enlevé et séquestré le président de la chaîne de restaurants et d’avoir demandé une rançon de 11 millions de dollars à Cora Tsouflidou, sa mère.

Son procès devant jury se déroule depuis novembre dernier au palais de justice de Laval.

Nicholas Tsouflidis soutient que trois hommes l’ont enlevé chez lui le soir du 8 mars 2017, à Mirabel. Il serait resté enchaîné pendant quelques heures dans le sous-sol d’une résidence avant d’être relâché sur une route de Laval, secoué, mais indemne.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Nicholas Tsouflidis

Géolocalisation, achats et voiture

MDalphond a rappelé que le téléphone cellulaire de l’accusé avait été géolocalisé près de la résidence de Nicholas Tsouflidis, non loin de la maison où la victime aurait été séquestrée et à plusieurs autres endroits liés aux évènements, à des moments clés de l’histoire.

Elle a aussi fait référence aux factures qui montrent que Paul Zaidan a acheté une tablette, sur laquelle une adresse courriel utilisée par les ravisseurs a été créée. M. Zaidan a aussi acheté une caméra de sécurité, des chaînes, des cadenas, des attaches autobloquantes (tie wraps) et du câble, des articles qui ont été utilisés pour séquestrer la victime.

De plus, la procureure a noté que l’accusé avait loué, entre le 7 et le 9 mars, une voiture du même modèle que celle dans le coffre de laquelle Nicholas Tsouflidis dit avoir été transporté jusqu’au lieu où il a été conduit par ses ravisseurs.

La Couronne a fait témoigner 40 personnes pour étayer ce qu’elle avance, tandis que la défense n’a présenté aucun témoin. Paul Zaidan lui-même n’a pas témoigné pour sa défense.

MDalphond s’est aussi employée à démonter la thèse de la défense, qui laisse entendre que Nicholas Tsouflidis aurait lui-même organisé son propre enlèvement, ou l’aurait simulé, dans le but de faire accuser son frère, Théoharis Tsouflidis.

L’avocat de la défense, MHovsep Dadaghalian, « a suggéré que M. Tsouflidis avait créé toute une histoire pour tasser son frère parce qu’il trouvait que celui-ci prenait de plus en plus de place dans l’entreprise familiale », a rappelé la procureure de la Couronne.

Mais selon elle, rien dans la preuve ne permet de soutenir cette thèse.

Les plaidoiries se poursuivent jeudi au palais de justice de Laval.