L’obstination du militant antivaccin François Amalega Bitondo à ne pas respecter des conditions de libération qui lui sont imposées par les tribunaux a fini par lui coûter cher. L’homme de 43 ans, qui se représente sans avocat, restera incarcéré au moins jusqu’au 27 avril prochain, à la suite d’une cascade de conséquences qu’il a lui-même provoquées.

Figure de proue du mouvement antimasque, M. Amalega Bitondo avait été arrêté le 16 janvier dernier, devant la maison de Radio-Canada, alors qu’il essayait de s’approcher du premier ministre François Legault à sa sortie d’une entrevue à Tout le monde en parle. Il était alors sous le coup de deux ordonnances de la cour, prononcées coup sur coup en novembre, après son arrestation à Shawinigan et à Trois-Rivières, lui interdisait spécifiquement de s’approcher du premier ministre.

Il comparaissait ce mardi devant le juge Simon Ricard après que la Couronne eut demandé la révocation de sa liberté pour non-respect des conditions qui lui avaient été imposées par une juge de Trois-Rivières en novembre. M. Amalega se trouvait déjà en prison à Bordeaux, suite à son arrestation à Montréal pour non-respect des mêmes conditions.

Le juge a refusé de le libérer jusqu’à la tenue de son procès sur le fond, dont la date a été fixée au 27 avril.

« Il y a une probabilité marquée » qu’il viole une fois de plus les conditions lui interdisant de s’approcher de M. Legault, a tranché le juge. « Son insistance et son entêtement [à s’approcher du premier ministre] provoquent un risque d’entraînement qui représente un risque pour la sécurité du premier ministre », a-t-il ajouté.

Le militant, qui refuse catégoriquement de porter un masque devant les tribunaux pour des « raisons de conscience », continue d’affirmer que les décrets sanitaires sont illégaux et refuse de s’y conformer. Il tente de s’attaquer, seul et sans la moindre connaissance de la procédure judiciaire, à leur validité à chaque fois qu’il se trouve devant un juge.

Il a accusé mardi le juge de « manquer de courage » parce qu’il refusait de se pencher sur la validité des décrets sanitaires et des conditions de libération, selon lui « antidémocratiques », qui lui ont été imposées. « Ce n’est pas la question que j’avais à trancher aujourd’hui », lui a répliqué le magistrat, après lui avoir vivement conseillé de se prendre un avocat pour la suite des procédures.

M. Amalega Bitondo devra également subir un procès à Shawinigan, à Joliette et à Montréal pour des accusations semblables. En octobre dernier, il a été reconnu coupable d’entrave au travail des policiers par la Cour municipale de Montréal, à la suite d’une arrestation musclée dans une épicerie où il s’était présenté sans masque pour défier les mesures sanitaires. Le juge Randall Richmond avait conclu que, par ses agissements, son argumentaire « franchement exagéré » et son insistance à faire de la désobéissance civile, M. Amalega Bitondo s’était lui-même « tiré dans le pied ».