(Montréal) Une action collective lancée en 2017 contre les Clercs de Saint-Viateur vient d’aboutir à un règlement de 28 millions de dollars pour les plus de 300 victimes d’agressions sexuelles commises par des membres et employés laïcs de l’organisation.

Le cabinet d’avocats Arsenault, Dufresne et Wee a fait état jeudi de la conclusion d’une entente de règlement, qui doit être approuvée par la Cour supérieure lors d’une audition le 17 février au palais de justice de Montréal.

Cette action collective a été déposée le 14 novembre 2017 et regroupe plus de 375 victimes à ce jour au Québec, a indiqué la firme d’avocats, jeudi, soulignant le courage dont elles ont fait preuve tout au long du processus.

« C’est merveilleux de voir qu’au départ, il y avait une dizaine de victimes, et que par la suite, tous ces hommes et ces femmes ont décidé d’aller de l’avant et de surmonter leurs difficultés et toutes les séquelles qui sont associées à une agression sexuelle. Et c’est cela qu’il faut vraiment souligner aujourd’hui, le courage des victimes », a déclaré en entrevue Me Justin Wee.

Brian Ford, qui avait été pensionnaire au Collège Bourget de Rigaud, en Montérégie, de 1981 à 1986, est représentant des membres de l’action collective.

La demande d’action collective, accueillie par la Cour supérieure le 25 avril 2019, visait principalement des actes qui se seraient produits au Collège Bourget de Rigaud, mais aussi dans au moins une vingtaine d’autres établissements « de 1935 à nos jours ».

Ces victimes, majoritairement des hommes, qui ont plus de 60 ans aujourd’hui, sont d’anciens élèves de nombreux établissements et résidences qui étaient contrôlés par la congrégation des Clercs de Saint-Viateur.

À la suite de l’audition du mois prochain, les membres de l’action collective présenteront une réclamation en toute confidentialité devant l’ex-juge Claude Champagne, qui a été désigné comme arbitre.

De plus, la congrégation enverra une lettre d’excuses à chaque personne qui obtiendra une indemnisation suivant la décision de l’arbitre.

« Depuis 2017 que le dossier a commencé, et c’est un grand soulagement pour toutes ces victimes qui attendaient ce dénouement heureux, et je pense que cela démontre de nouveau qu’une action collective pour agressions sexuelles offre une grande accessibilité à la justice. Ces 375 victimes au moins n’auront pas à témoigner à la cour, à être contre-interrogées, n’auront pas à intenter une poursuite individuelle », a souligné Me Wee.

Parallèlement, des procédures criminelles se poursuivent, certaines victimes « faisant le choix quand leur agresseur est en vie de mener un combat au niveau criminel », a affirmé Me Wee.

En juillet dernier, le prêtre Jean Pilon des Clercs de Saint-Viateur a écopé d’une peine de trois ans et demi de prison pour des gestes criminels de nature sexuelle envers 12 victimes, garçons et filles mineurs à l’époque des gestes reprochés.