Trois jeunes enfants d’une même famille ont péri dans l’incendie d’une résidence dans une communauté autochtone éloignée du nord-ouest de l’Ontario, jeudi soir, alors que les pompiers tentaient l’impossible avec des bornes-fontaines gelées, a déclaré vendredi la cheffe de Sandy Lake.

Delores Kakegamic a précisé que l’incendie s’était déclaré vers 23 h 30 jeudi soir. Les pompiers sont accourus, mais à leur arrivée, les flammes engouffraient déjà la maison, a raconté Mme Kakegamic.

« Une maman était à la maison avec ses six enfants et le papa était au travail, mais nous avons réussi à faire sortir trois enfants », a déclaré Mme Kakegamic, qui était sur place jeudi soir pour donner un coup de main.

Les trois enfants qui sont morts dans l’incendie étaient âgés de cinq à neuf ans environ, a-t-elle déclaré, des sanglots dans la voix.

La cheffe Kakegamic a déclaré que les pompiers avaient fait ce qu’ils pouvaient, dans les circonstances. « Aucune des bornes d’incendie ne fonctionnait et nous n’avions qu’un seul camion-citerne, qui faisait des allers-retours aussi vite que possible. »

« L’eau gelait continuellement. Les bornes-fontaines ne fonctionnent jamais ici. »

De l’aide du sud

La cheffe Kakegamic a indiqué que la petite communauté était bien sûr dévastée par cette tragédie. « Tout le monde est encore sous le choc, en essayant de comprendre. »

Elle a déclaré que la communauté de la première nation ojibwée de Sandy Lake, située à 600 km au nord-ouest de Thunder Bay, et accessible uniquement par avion ou par les routes d’hiver, s’attend à une aide sous peu du gouvernement provincial.

Des enquêteurs, des policiers de relève et deux coroners devaient arriver par avion plus tard vendredi, a déclaré Mme Kakegamic.

La police régionale autochtone de Nishnawbe Aski enquête sur l’incendie, avec l’aide de l’unité d’identification judiciaire de la Police provinciale. Le Bureau du commissaire des incendies de l’Ontario a aussi annoncé qu’il envoyait trois personnes pour enquêter sur l’origine, la cause et les circonstances de l’incendie.

La cheffe Kakegamic a par ailleurs souligné que les pompiers n’avaient pas de masques, à part ceux utilisés pour se protéger contre la COVID-19. « Ils ont tous souffert d’inhalation de fumée, tout comme quatre ou cinq conseillers qui étaient sur place pour prêter main-forte, en fouillant les décombres pour essayer de retrouver les enfants », a-t-elle déclaré.

Les pompiers et les conseillers ont tous été soignés et se reposaient chez eux vendredi, a indiqué la cheffe.

Bobby Narcisse, grand chef adjoint de la nation Nishnawbe Aski, qui représente 49 communautés autochtones du nord de l’Ontario, a déclaré qu’il était en contact avec les dirigeants de Sandy Lake. Il a remercié les premiers intervenants et les autres membres de la communauté qui ont participé aux opérations, alors que les températures ont atteint -31 °C tôt vendredi matin.