La Sûreté du Québec (SQ) lance une campagne de médiatisation d’envergure orchestrée par le programme Bolo afin de retrouver Blake Charbonneau, dangereux proxénète en fuite.

C’est la première collaboration entre la SQ et le programme Bolo, acronyme de Be on the Lookout (être aux aguets), dont la mission est d’amplifier les avis de recherche des corps policiers.

La campagne de médiatisation vise Blake Charbonneau, Lavallois de 35 ans recherché par la SQ. Arrêté en mars 2020 pour des infractions relatives à du proxénétisme, des menaces et du harcèlement, il ne s’est pas présenté devant le tribunal et court toujours. La médiatisation de l’enquête en 2021 a permis l’identification de trois nouvelles victimes, et diverses accusations à caractère sexuel, dont agression sexuelle armée, ont été ajoutées à son dossier.

Des mandats d’arrestation pancanadiens ont été lancés contre lui. Selon les plus récentes informations de la police, Blake Charbonneau pourrait se trouver n’importe où, y compris à l’extérieur du pays. L’automne dernier, le fugitif a publié sur les réseaux sociaux des photos de lui dans des paysages paradisiaques du Mexique.

Blake Charbonneau mesure 1,75 m, pèse 80 kg, a les cheveux bruns et les yeux bleus. Il arbore un tatouage à l’épaule droite et porte parfois des boucles d’oreilles.

Récompense de 50 000 $

« La prédation affichée par M. Charbonneau, la gravité, la fréquence des actes reprochés, le nombre de victimes identifiées et la forte probabilité qu’il y ait d’autres victimes nous encouragent à tout mettre en œuvre pour l’arrêter », a déclaré l’inspecteur Pierre-Mathieu Viviers, directeur adjoint des enquêtes criminelles de la SQ, en point de presse mercredi.

Il était accompagné du directeur du programme Bolo, Maxime Langlois. Au cours des prochaines semaines, une campagne publicitaire « sans précédent » sera déployée sur les réseaux sociaux et dans les rues du Grand Montréal et de Québec afin d’inciter la population à garder l’œil ouvert et à retrouver Blake Charbonneau. En partenariat avec l’organisme Jeunesse au Soleil, une récompense de 50 000 $ pouvant être réclamée anonymement sera offerte pour toute information menant à l’arrestation du fugitif.

« En termes simples, nous nous assurons que ces avis [de recherche] rejoignent les citoyens au bon endroit, au bon moment, en utilisant les bons canaux et en leur donnant les bons incitatifs », a expliqué Maxime Langlois.

La campagne durera six semaines, mais la possibilité qu’elle soit prolongée si nécessaire a été évoquée lors du point de presse.

« Un programme qui a fait ses preuves »

Lancé en 2018, le programme Bolo collabore déjà avec 10 corps policiers au pays, y compris les services de police de Toronto et de Calgary. Des 16 dossiers auxquels a participé le programme, 6 se sont soldés par des arrestations. Ses activités ont aussi généré des centaines de signalements aux corps policiers.

« C’est un programme qui a fait ses preuves dans d’autres provinces », a souligné l’inspecteur Pierre-Mathieu Viviers.

Ces dernières années, plusieurs dossiers de la SQ ont fait l’objet d’analyses par le programme Bolo. Celui de Blake Charbonneau est le premier qui répond à tous les critères. « Peut-être que, dans le futur, il pourrait y avoir d’autres dossiers, mais encore faut-il qu’ils respectent les critères », a énoncé l’inspecteur.

Pour faire l’objet d’une campagne de médiatisation orchestrée par Bolo, les fugitifs doivent être accusés d’un crime majeur et faire l’objet d’un mandat d’arrestation pancanadien. Un comité constitué d’enquêteurs de cinq corps policiers canadiens émet des recommandations quant aux dossiers qui devraient en bénéficier ou non.

Le programme Bolo est entièrement financé par la fondation de bienfaisance canadienne Stéphan Crétier. « Il ne coûte donc pas un sou aux contribuables ni aux policiers », a affirmé Maxime Langlois.

Toute information pouvant permettre de retrouver cet individu peut être communiquée, confidentiellement, à la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec par téléphone au 1 800 659-GANG (4264) ou par courriel au cic@surete.qc.ca.