(Québec) Le ministère public a déposé, vendredi, un acte d’accusation direct contre l’auteur présumé de l’attaque au sabre du Vieux-Québec, Carl Girouard.

Cette décision a pour effet d’accélérer le processus judiciaire : Carl Girouard n’aura pas droit à une enquête préliminaire et ira directement à procès. Il reviendra en cour le 7 septembre.

Girouard, qui est âgé de 25 ans et qui vient de Sainte-Thérèse, en banlieue de Montréal, est accusé de deux meurtres au premier degré et de cinq tentatives de meurtre.

Le 31 octobre dernier, le soir de l’Halloween, un assaillant armé d’un sabre japonais et vêtu d’un costume médiéval s’est attaqué à des passants au hasard dans le Vieux-Québec.

Le drame a secoué la ville et son maire, Régis Labeaume, qui a souligné que c’était la deuxième tragédie depuis celle de la grande mosquée de Québec en 2017 à faire les manchettes internationales.

Vendredi, l’accusé a comparu brièvement par visioconférence à partir de l’Établissement de détention de Québec.

Vêtu d’une chemise à carreaux aux couleurs vives, il s’est présenté devant le juge Jean Asselin, de la Cour du Québec, les cheveux courts et le visage fraîchement rasé.

Le procureur François Godin a déposé un acte d’accusation direct, en précisant que l’avocat de la défense, Me Pierre Gagnon, en avait été avisé au préalable.

Me Godin n’a pas justifié le recours à cette procédure. Plus tard, la porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Audrey Roy Cloutier, a expliqué que l’intérêt public devait être pris en compte.

« En plus de la perspective raisonnable de condamnation requise pour intenter une poursuite, le procureur […] doit préalablement avoir déterminé que l’intérêt public justifie de recourir à cette procédure », a-t-elle déclaré.

« En tout respect des procédures judiciaires en cours, et afin de ne pas y nuire, nous ne pouvons commenter davantage en ce moment », a-t-elle ajouté.

La démarche n’est pas sans rappeler celle qui avait prévalu dans le dossier du tireur de la mosquée, Alexandre Bissonnette. Le 3 octobre 2017, l’équipe de procureurs, dont faisait partie Me Godin, l’avait cité directement à procès.

Une décision « longuement mûrie » et prise « dans l’intérêt public », avait-on expliqué à l’époque. La question des délais faisait également partie des facteurs considérés.

Le 12 mars dernier, Me Godin avait indiqué que la divulgation de la preuve dans le dossier de Carl Girouard était complète.

En novembre, alors que plusieurs commentaient la santé mentale de l’accusé, il avait rappelé que Girouard était présumé sain d’esprit jusqu’à preuve du contraire.