Alain Lacombe et André Voghel, deux voisins, ont été retrouvés inanimés mardi dans un appartement de Saint-Hyacinthe. L’une des victimes portait des traces de violence, alors que dans l’autre cas, il s’agirait d’« une mort naturelle », selon des informations préliminaires. Toujours en attente des résultats d’autopsie, la Sûreté du Québec (SQ) poursuit son enquête pour élucider l’énigmatique affaire.

Les corps d’Alain Lacombe et d’André Voghel ont été retrouvés par les policiers mardi dans le petit logement de M. Lacombe, âgé d’une cinquantaine d’années. André Voghel, 70 ans, était son voisin d’en face. Les deux hommes se côtoyaient souvent et se connaissaient depuis quelques années.

Le corps d’un des deux hommes portait des traces de violence, indique Valérie Beauchamps, porte-parole de la SQ. Elle n’était pas en mesure de confirmer s’il s’agissait de M. Voghel ou de M. Lacombe.

Selon deux sources policières, le dossier est traité comme un homicide suivi par une mort naturelle. Ces informations sont préliminaires, puisque les autorités sont toujours en attente des résultats d’autopsie complets.

L’occupant du logement adjacent a entendu « des bruits d’escarmouche », puis plus rien. « André et Alain, c’était des amis, deux gars connus dans le quartier. Je n’ai jamais entendu de chicane chez Alain. »

M. Voghel habitait de l’autre côté de la rue. Entre les immeubles insalubres aux balcons chancelants, quelques badauds fixent sa terrasse désordonnée, jonchée de détritus, de jouets pour chien. Dans un coin, un sofa miteux déposé sur le sol, recouvert d’excréments de pigeon.

Anne-Renée Bilodeau, propriétaire de l’immeuble où habitait M. Voghel, est arrivée en trombe dans sa rutilante Cadillac noire. « Un bon monsieur. Tranquille, qui ne faisait pas de problèmes », a expliqué la femme à la chevelure écarlate.

Un mois auparavant, le locataire avait demandé à Mme Bilodeau d’installer des caméras de surveillance. « Il s’était fait voler dans son logement. Il ne voulait pas que ça se reproduise. »

« Connu dans le quartier »

Loin des regards curieux, Maxwell Voghel ramassait les plants de tomates et de cannabis laissés devant la porte-patio d’André Voghel.

Le fils du défunt affirme que son père « était connu dans le quartier », sans donner de détails. « Il y a du positif dans le négatif. Je ne lui parlais plus beaucoup, mais mon père était une bonne personne. Il vivait sa vie avec des hauts et des bas. »

Il ignore les détails des sombres évènements de mardi et n’avait pas été interrogé par les enquêteurs.

Sa mort demeure nébuleuse, mais sa vie n’était pas secrète. André Voghel demeurait seul dans la rue depuis des années. Mercredi matin, plusieurs résidants du coin jetaient des coups d’œil nerveux à son logement.

« Connaissiez-vous M. Voghel ? »

– Ben oui, c’est sûr.

– Comment l’avez-vous connu ?

– Ah… ça, je peux pas en parler », a expliqué l’un d’entre eux à La Presse, cigarette dans une main, l’autre fouillant frénétiquement dans la poche élimée de son jeans délavé.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Nicolas, le voisin d’une des victimes, est venu vérifier si la porte de son appartement était bien fermée.

Le voisin du haut, Nicolas, a été plus direct. « Il vendait de la drogue. Du pot et des drogues dures. Je le sais parce qu’il me l’a dit quand j’ai déménagé. Il consommait aussi », a expliqué le jeune homme.

Il affirme avoir vu à plusieurs reprises les deux morts sous l’effet de substances illicites.

Son voisin était un homme plutôt calme et solitaire, a-t-il ajouté. Il passait ses journées à contempler les pigeons et à les nourrir. « Un bon voisin super gentil. Il prenait grand soin de ses deux pitbulls. Il m’a aidé à dresser mes pitbulls aussi. Je ne connais pas sa vie par cœur, mais moi, je ne l’ai jamais vu se battre, se chicaner. »

Aucun suspect n’a été arrêté en lien avec ce dossier jusqu’à présent.

« Les crimes contre la personne enquêtent et nous sommes en attente des résultats d’autopsie », a indiqué mercredi après-midi l’agente Valérie Beauchamps, porte-parole de la SQ.