Les téléphones cellulaires de Giuseppe Falduto et d’un mystérieux individu surnommé Brad Pitt ont transité par les mêmes tours de communication le 30 juin 2016, jour où les deux frères Falduto sont disparus et ont été assassinés.

C’est ce qui ressort du témoignage d’un enquêteur de la compagnie Rogers entendu mardi au jour 2 du procès de Marie-Josée Viau et de son conjoint, Guy Dion, accusés d’avoir comploté et participé aux meurtres de Giuseppe et de Vincenzo Falduto.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Marie-Josée Viau et Guy Dion arrivant au Centre de services judiciaires Gouin.

L’enquêteur de Rogers, Claudio Cusin, a expliqué que le 20 mai 2016, le numéro de téléphone 514 560-8149 de la compagnie Fido a été attribué. Le numéro de téléphone prépayé a été enregistré au nom d’un certain Brad Pitt, qui a donné une adresse à Pierrefonds, dont le code postal était H1H 1H1.

Le jour de la disparition des frères Falduto, ce numéro de téléphone a effectué et reçu des appels et des messages texte qui ont permis aux enquêteurs de la compagnie Rogers de constater qu’à partir de 12 h 26 le 30 juin 2016, ce numéro de téléphone a transité par une tour de communication à Anjou, par une tour de Saint-Hyacinthe une heure quinze plus tard, par une tour de Sainte-Madeleine à 15 h 05, une tour de Belœil à 15 h 10 et enfin, une tour de communication à Laval à 16 h 36.

Le même jour, le numéro de téléphone 514 649-7303, utilisé par Giuseppe Falduto, a transité par la même tour à Anjou à 12 h 25, par la même tour à Saint-Hyacinthe à 13 h 42, par la même tour à Sainte-Madeleine à 15 h 04, par une tour à Sainte-Julie à 15 h 13 et enfin, par une autre tour de Laval à 16 h 35.

À noter que l’appareil utilisé par Giuseppe Falduto a effectué des appels sortants jusqu’à 13 h 42, et semble n’avoir fait que recevoir des messages texte à partir de cette heure.

Lors de sa déclaration d’ouverture, la procureure de la Poursuite MIsabelle Poulin a indiqué aux membres du jury que les meurtres des frères Falduto ont été commis sur le terrain du couple Viau-Dion à Saint-Jude, près de Saint-Hyacinthe.

Contre-interrogé par MMylène Lareau de la Défense, le témoin a indiqué que le téléphone utilisé par Giuseppe Falduto n’a pas transité par la tour de communication de Saint-Jude ce jour-là.

Parti au travail sans jamais revenir

Plus tôt dans la journée, un employé de Service correctionnel Canada, Julien Moukal, a indiqué que Vincenzo Falduto venait de sortir de prison en juin 2016 pour une affaire de possession d’arme et qu’il était entré dans une maison de transition le deux de ce mois, 28 jours avant sa disparition.

Il devait respecter plusieurs conditions notamment ne pas consommer de drogues, ne pas en posséder, ne pas fréquenter les bars, ne pas communiquer avec toute personne impliquée dans des activités criminelles et ne pas posséder une arme et des munitions. Il devait également respecter un couvre-feu et revenir tous les soirs à la maison de transition.

Selon le registre des visites de la maison de transition, son frère Giuseppe est souvent venu le chercher avec son véhicule et l’amenait surtout au centre de conditionnement physique, chez des membres de sa famille et au travail, chez Aliments frais coupés.

Le 30 juin 2016, il est écrit dans le registre que Vincenzo Falduto a quitté la maison de transition pour se rendre au travail à 9 h 45. Il n’est jamais revenu par la suite.

Dans la nuit suivante, son absence a été signalée aux autorités et les biens qui se trouvaient dans sa chambre ont été mis sous scellés. Parmi ces biens, les enquêteurs ont retrouvé un projectile d’arme à feu.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.