Victorio Reno Pereira ne nie pas avoir frappé l’homme qui est finalement mort des suites de ses blessures, au Cinéma L’Amour en 2018. Il soutient cependant avoir agi en légitime défense.

Lors de son contre-interrogatoire jeudi au palais de justice de Montréal, M. Pereira parlait de la victime, Juan Hernandez Cortez, comme de « l’agresseur ». « Ma préoccupation principale était de ne pas me faire frapper et de ne pas le laisser violenter ma partenaire », a-t-il expliqué à la juge Flavia K. Longo, de la Cour du Québec.

L’homme de 44 ans a raconté que le 25 juin 2018, peu après 22 h, il est rentré dans le cinéma érotique du boulevard Saint-Laurent avec une femme. Assez rapidement, une fois dans la salle, il aurait commencé à avoir des rapports sexuels avec elle. Des hommes se seraient rassemblés autour d’eux pour regarder ou participer. À un moment, M. Cortez a tenté de s’approcher de la femme pour avoir lui aussi des rapports sexuels avec elle, a perçu M. Pereira.

« J’aurais aimé partir »

« Peut-être a-t-il senti que j’avais diminué le rythme, que j’avais donc terminé et que c’était à son tour », a notamment supposé l’accusé lorsqu’il a rencontré les enquêteurs.

Sauf que ce n’est pas ce que souhaitait M. Pereira et il le lui aurait signifié. D’après lui, il a alors reçu un coup de la part de « l’agresseur », soit Juan Hernandez Cortez. « Que viens-tu de faire ? Tu m’as frappé ! », aurait-il dit à cet homme de 59 ans.

« J’aurais aimé partir, mais je n’ai pas eu le temps », a expliqué celui qui est jugé pour homicide involontaire. « Je ne l’aurais jamais frappé, même pour me défendre. Je voulais partir, mais je l’ai vu serrer ses poings et faire un pas pour me charger. »

M. Pereira aurait alors frappé « légèrement » M. Cortez au visage.

Un des hommes présents, qui a témoigné cette semaine au procès, se serait alors interposé.

Départ précipité

L’accusé a ensuite vu la victime à terre, mais il ne lui aurait pas trop porté attention. Il n’avait alors qu’une chose en tête : remonter son pantalon et quitter rapidement les lieux avec sa partenaire. C’est ce qu’il aurait d’ailleurs fait.

Trois jours plus tard, Victorio Reno Pereira était de retour au Cinéma L’Amour. Il souhaitait s’entretenir avec l’administrateur de l’établissement, Steven Koltai, pour notamment s’assurer que tout était « correct » et qu’il pouvait revenir voir des films sans crainte de se voir refuser l’entrée. C’est en discutant avec M. Koltai qu’il aurait appris que la victime était à l’hôpital.

Juan Hernandez Cortez est mort au Centre universitaire de santé McGill 13 jours après les évènements au Cinéma L’Amour, soit le 8 juillet 2018.

Le procès reprendra le 21 juin prochain.