Le leader antimasque Mario Roy, accusé de non-respect des conditions, d’intimidation et de harcèlement à l’égard d’une avocate du Barreau du Québec, restera en prison jusqu’à la fin de son procès.

Le juge Denis Lavergne, de la Cour du Québec, s’est opposé à la remise en liberté du militant anti-mesures sanitaires, qui est en guerre ouverte contre le Barreau du Québec depuis 2017. Il a été arrêté mercredi dernier par le SPVM, alors qu’il venait tout juste d’être libéré avec promesse de comparaître par la Sûreté du Québec en lien avec le blocage du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, auquel il aurait participé à la mi-mars en marge d’une manifestation contre les mesures sanitaires.

Le juge Lavergne a aussi annulé la remise en liberté de M. Roy dans un dossier de harcèlement similaire, visant la même avocate, qui pourrait lui valoir jusqu’à 14 ans de prison.

M. Roy, qui se représentait seul, comparaissait en visioconférence depuis le Centre de détention de Montréal (Bordeaux), où il a été placé en quarantaine depuis son arrestation la semaine dernière.

Il a demandé d’être « considéré comme un détenu politique » après que le juge Lavergne a rendu sa décision, mardi matin, et annoncé qu’il suspendait l’audience.

L’ensemble de la preuve présentée lors de l’enquête sur remise en liberté qui a mené à cette décision – incluant le nom des témoins qui se sont portés à la défense de M. Roy – est frappé d’un interdit de publication.

Tout au long de l’audience, le juge a eu de nombreuses interactions tendues avec l’accusé.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LAPRESSE

Un groupe de proches de M. Roy, qui se fait appeler les Farfadaas, avait annoncé sur Facebook la tenue d’une manifestation devant le palais de justice en appui à M. Roy.

La lecture du jugement s’est déroulée en présence de trois constables spéciaux et de deux policiers du SPVM. Depuis lundi, plusieurs voitures de police surveillent les alentours du palais de justice.

Un groupe de proches de M. Roy, qui se fait appeler les Farfadaas, avait annoncé sur Facebook la tenue d’une manifestation devant le palais de justice en appui à M. Roy. Une quinzaine de ses proches qui se sont présentés ont assisté, à tour de rôle vu le nombre de places restreintes, à l’audience.

À deux occasions lorsque le juge a suspendu les audiences lundi, M. Roy a relevé son coton ouaté pour montrer à l’audience un t-shirt sur lequel on pouvait lire la mention « Fuck Legault ».

M. Roy devra comparaître de nouveau au palais de justice de Montréal mercredi pour connaître sa sanction pour trois outrages au tribunal dont il a été reconnu coupable par le juge André Vincent la semaine dernière. C’est l’avocate contre qui il est accusé d’avoir été harcelant et intimidant qui était le témoin principal du Barreau dans cette affaire.

M. Roy devra revenir devant le tribunal mercredi pour fixer la date de son procès pour harcèlement et intimidation. Il a demandé d’être entendu devant juge et jury.

Le juge Lavergne, comme le font les juges devant les justiciables qui se représentent seuls, a recommandé à M. Roy de se prendre un avocat.