L’homme soupçonné d’avoir tenté de tuer le policier Sanjay Vig à Montréal, le 28 janvier, a comparu brièvement vendredi matin au palais de justice de Montréal, sous plusieurs chefs d’accusation, notamment tentative de meurtre.

Ali Ngarukiye est aussi accusé de voies de fait graves, d’avoir désarmé un agent de la paix et d’avoir fait feu avec une arme à feu prohibée, ainsi que du vol de deux voitures.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait annoncé son arrestation jeudi, après l’avoir retrouvé à Toronto.

« L’ADN du suspect a été trouvé sur la scène de crime et l’ADN de la victime a été trouvé sur des objets en possession du suspect », avait alors expliqué David Shane, inspecteur du SPVM.

Rappelons qu’à la suite d’un cafouillage, c’est d’abord un chargé de cours de l’École polytechnique, Mamadi III Fara Camara, qui avait été arrêté dans les premières heures après l’agression. M. Camara a été libéré six jours plus tard et a eu droit à des excuses du SPVM.

Des membres de la famille d’Ali Ngarukiye étaient présents vendredi au palais de justice de Montréal, mais ne se sont pas adressés aux médias. « La famille est sous le choc et triste, elle souhaite demeurer anonyme, étant donné les accusations et l’attention médiatique pour ce dossier », a expliqué l’avocate de l’accusé, MElfriede Duclervil.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

MElfriede Duclervil (à gauche)

Comme Ali Ngarukiye est accusé pour des gestes commis à l’endroit d’un policier, MDuclervil s’est dite préoccupée pour la sécurité de son client en prison.

« Nous croyons que notre client devrait être en sécurité. Les autorités carcérales sont au courant de la situation et des accusations. Mais nous allons nous assurer que toutes les précautions sont prises pour protéger notre client physiquement et psychologiquement », a mentionné l’avocate.

La défense a reçu un DVD contenant des éléments de preuve et attend d’autres informations sur l’affaire.

Ali Ngarukiye reviendra devant le juge le 1er avril pour la suite du processus judiciaire.

Par ailleurs, la direction du SPVM a insisté vendredi sur le fait que ce sont les démarches de ses enquêteurs, principalement la Section des crimes majeurs aidée d’autres sections, qui ont permis de retrouver le suspect à Toronto.

Ils ont pu compter sur la collaboration de la police de Toronto, du Service de police régional de Durham et de la police provinciale de l’Ontario. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’est pas impliquée directement dans cette enquête, contrairement à ce qui a été écrit hier.

Plusieurs sources policières ont confirmé à La Presse que l’Équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) de la GRC enquêtait aussi sur l’entourage du suspect et qu’elle est en contact avec le SPVM à ce sujet, mais il s’agirait d’un dossier séparé qui est mené en parallèle.

Avec la collaboration de Vincent Larouche et de Daniel Renaud, La Presse