(Hong Kong) Le géant chinois des télécoms Huawei a confirmé jeudi que Meng Wanzhou, une cadre du groupe menacée d’extradition vers les États-Unis pour fraude bancaire, a engagé une action en justice contre la banque HSBC à Hong Kong afin d’obtenir des documents.

La fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a été arrêtée à Vancouver fin 2018 à la demande des États-Unis pour avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran.  

Washington accuse Mme Meng d’avoir menti à un cadre de la banque HSBC en 2013 sur les liens entre Huawei et une filiale baptisée Skycom qui vendait des équipements de télécoms à l’Iran, exposant la banque à des sanctions américaines.  

L’intéressée a toujours nié ces accusations et selon ses avocats, des documents, peuvent permettre de le prouver.

En février, elle a perdu une action en justice similaire. La Haute cour de Londres lui a refusé l’accès à des documents de la banque britannique HSBC censés l’aider dans sa défense.

Le juge a estimé ne pas être à même de juger quels documents de la part de HSBC seraient nécessaires pour lui assurer une procédure équitable.

Ses avocats espèrent désormais que la justice hongkongais se prononcera en la faveur de leur cliente.  

« La requête présentée par Mme Meng à Hong Kong vise à demander des preuves, en vertu de la loi hongkongaise, afin de démontrer son innocence », a déclaré à l’AFP un porte-parole de Huawei.

« Quelle que soit la décision du tribunal, Mme Meng continuera à défendre ses droits dans le cadre de la procédure canadienne », a-t-il ajouté.

La première audience concernant ce dossier doit avoir lieu vendredi, selon le site internet des autorités judiciaires hongkongaises.

HSBC n’a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.

Arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver, Mme Meng vit depuis en liberté surveillée dans une des luxueuses maisons qu’elle possède dans cette ville de l’Ouest canadien.

Son interpellation a provoqué une crise diplomatique majeure entre la Chine et le Canada.

Les audiences concernant son éventuelle extradition doivent reprendre le 15 mars à Vancouver afin de se terminer à la mi-mai.